ARCHIVE DE juin 2010

Dans la brume népalaise…

29 juin 2010
Dans la brume népalaise…

La croyance au yéti est assez présente dans les régions montagneuses du Népal. Je n’ai pas eu la chance de pouvoir rencontrer l’Homme des Neiges, mais j’en sais long sur son sujet à force d’entendre les témoignages des villageois. D’ores et déjà je peux vous dire qu’il n’a rien d’abominable et n’a pas toujours la taille qu’on lui prête. Autour de la plantation de thé de Kanchenjunga Tea Estate (Népal) les yétis, nombreux dans la région, ne mesurent pas un mètre.

Je me demande si la magie des paysages himalayens ne serait pas pour quelque chose dans toute cette histoire : les filaments de brume accrochés au flanc des montagnes, les arbres qui apparaissent ou disparaissent au gré des vents chargés d’une humidité épaisse comme du coton, les chemins qui s’évanouissent dans les nuages… Lorsque le ciel se joue autant de la terre il y a de quoi s’y perdre un peu.

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Le manchon a la cote auprès des cueilleurs de thé

25 juin 2010
Le manchon a la cote auprès des cueilleurs de thé

 

Dans différentes régions du globe, les cueilleurs de thé enfilent un manchon pour protéger leur vêtement. Le Camellia se révèle un arbuste assez coriace et il aurait tôt fait d’élargir la maille d’un tissu, voire de le trouer tout simplement. Ce n’est pas ce paysan chinois que je surprends dans sa tâche qui me contredira.

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Le penchant naturel du théier

22 juin 2010
Le penchant naturel du théier

Vendredi dernier, je vous parlais d’un judicieux système pour faciliter le travail des cueilleurs de thé sur un terrain en pente (voir l’article). Mais vous vous êtes peut-être demandé pourquoi le thé est cultivé sur des terres aussi abruptes. La raison la voici : contrairement au riz, les théiers ne supportent pas d’avoir les pieds dans l’eau et ne peuvent se développer que sur un terrain très bien drainé. Un sol en pente est idéal pour leur culture puisque l’eau de pluie ne fait que passer. Dans les plantations de plaine, il faut donc installer un système qui favorise l’écoulement d’eau pour que l’arbuste ne dépérisse pas. Autant alors profiter de l’environnement qu’offre la nature, beaucoup plus simple et moins coûteux !

Sur cette photo prise dans la plantation bien pentue de Namring Tea Estate au pied de l’Himalaya, notez la différence de couleur des théiers. Au premier plan, la récolte a déjà été faite, alors qu’au second plan, les jeunes pousses de couleur claire n’ont pas encore été cueillies.

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Un remonte-pente pour le thé

18 juin 2010
Un remonte-pente pour le thé

Le thé peut s’avérer fastidieux à transporter lorsque le terrain est en pente. Je vous en avais déjà parlé il y a quelques semaines, je vous expliquais que le cheval était une aide précieuse pour les vendeurs de thé au Népal (voir l’article). Pour les hommes et les femmes qui travaillent dans les plantations, il est également bien difficile parfois de remonter leur hotte remplie de feuilles de thé. Et cela d’autant plus que le jardin où sont récoltées ces feuilles et le bâtiment où elles sont ensuite travaillées ne se situent pas forcément à la même altitude. Vous imaginez alors l’effort physique à fournir.

Certaines plantations ont donc mis au point un remonte-pente mécanique pour transporter les sacs de thé. A Namring Tea Estate (Inde) par exemple, les cueilleurs accrochent deux ou trois sacs au bout d’une corde fixée à un câble, qui sont ensuite remontés mécaniquement. Une solution qui facilite nettement la tâche des hommes et permet par la même occasion un gain de temps considérable.

Sur cette photo, Monsieur Chaudhury et l’un de ses assistants semblent contempler ces sacs qui remontent tout seuls.

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Wu Long de Taïwan, perles de thé

15 juin 2010
Wu Long de Taïwan, perles de thé

Les Wu Long de Taïwan font partie des meilleurs thés du monde. Dans quelques jours, nous recevrons d’ailleurs de sublimes Bao Zhong.

Pourtant, de cette île nous avons facilement l’image d’une région dont toute l’activité est tournée vers l’électronique et autres microcomposants. En tout cas pas l’image d’une île dont la majeure partie du territoire est occupée par des massifs montagneux. Taïwan est en effet divisée par la chaîne montagneuse centrale qui s’étend du nord au sud et en fait une destination très prisée des amateurs de randonnée qui aiment arpenter ses petits chemins escarpés. J’en croise régulièrement sur mes trajets, fatigués et tirant la langue pour certains, mais ravis de la beauté des paysages environnants.

Cette géographie offrant fraîcheur et humidité réunit les conditions idéales pour la production de thés de grande qualité et on rencontre des plantations un peu partout dans le pays, chaque région produisant des appellations distinctes. Les meilleurs thés de Taïwan sont les « bleu-vert »: les Bao Zhong, faiblement oxydés, les Wu Long roulés en perles (Jing Xuan, Gao Shan Cha) et les Bai Hao Wu Long.

Lorsque Carine (voir l’article Mes compagnons chercheurs de thé de vendredi dernier) a pris cette photo, nous étions dans le comté de Nantou, au centre de Taïwan. On y aperçoit le village de Lu Gu, accroché à la crête du massif des Shan Lin Xi, non loin du lac du même nom près duquel sont produits de fameux Dong Ding.

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Mes compagnons chercheurs de thé

11 juin 2010
Mes compagnons chercheurs de thé

La plupart du temps, je voyage seul. Rien de tel que la solitude pour aller à la rencontre des autres, être disponible et nouer des contacts. J’avance à mon rythme, je vais de plantation en plantation au gré de mes désirs. J’y reste le temps qu’il faut pour me lier d’amitié avec les planteurs et en apprendre le plus long possible sur leur métier. Le soir venu, je pars en quête d’une auberge conviviale et, sitôt assis, j’engage la conversation avec mes voisins.

Il arrive toutefois que je sois accompagné, pour des voyages d’étude par exemple, lorsque je cherche à tout savoir sur les thés d’une région précise. Il faut alors prendre des notes, discuter avec les planteurs ou les fermiers, se faire expliquer le process de fabrication de chaque thé et questionner sans cesse, tout en prenant beaucoup de photos… On n’est pas trop de deux ou trois dans ce cas pour accomplir toutes ces tâches !

Mon meilleur compagnon de voyage est alors Mathias, à droite de la photo, avec lequel je partage la même passion depuis plus de dix ans. Et Carine, à gauche, Responsable de l’Ecole du Thé, nous complète parfaitement grâce, notamment, à son parcours d’aromaticienne.

Cette photo a été prise à Taïwan, à Beipu, plus exactement. Derrière nous, les plateaux en bambou sur lesquels on laisse suer les feuilles de Bao Zhong.

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En tuk-tuk dans la jungle du Sri Lanka

8 juin 2010
En tuk-tuk dans la jungle du Sri Lanka

Je ne sais quel moyen de transport vous avez pris ce matin pour vous rendre au travail. En ce qui me concerne, je n’avais pas très envie de marcher. Il venait de tomber des trombes d’eau et je craignais que cela ne recommence. Dans cette jungle proche de la réserve forestière de Sinharâja au Sud du Sri Lanka, non loin des plantations où l’on trouve les meilleurs thés «FBOBEXSP» (grade qui définit les thés les plus fins), j’ai donc hélé un tuk-tuk. J’ai suivi une petite route et zigzagué entre les flaques pendant plusieurs kilomètres. L’air était tiède. Des odeurs de terre mouillée et de fruits mûrs ont fait de mon trajet jusqu’à la Tea Factory une étonnante promenade olfactive.

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Darjeeling, ses tensions, ses espoirs

4 juin 2010
Darjeeling, ses tensions, ses espoirs

Aujourd’hui, je suis triste. Un type, un leader politique pour être un peu plus précis, s’est fait assassiner à Darjeeling. En réalité, cela fait 30 ans que la violence sévit à Darjeeling. La tension y est souvent palpable. Et parfois le sang coule.

Pour vous expliquer le problème en deux mots et de façon évidemment bien trop succincte, Darjeeling, peuplé essentiellement d’Indiens d’origine népalaise, se situe à l’extrémité nord de l’état indien du Bengale-Occidental. Dans ce coin particulièrement reculé, les routes sont dans un état épouvantable, l’eau manque, les infrastructures en général sont dans un état calamiteux. Du coup, nombreux sont les habitants de ces montagnes qui souhaitent la création, au sein de l’Union Indienne, d’un nouvel état baptisé «  Gorkhaland » . Ceci afin de ne plus attendre de Kolkata de l’argent qui ne vient pas et afin de pouvoir jouir d’une vie plus facile, à l’image du Sikkim voisin qui dépend directement de l’Etat Central, c’est-à-dire de Delhi.

Plutôt que par la violence, j’espère que l’on pourra résoudre ces problèmes par la raison. Pourrait-on offrir aux habitants de Darjeeling des conditions de vie normales, des routes correctes, de l’eau courante, une certaine autonomie pour qu’ils décident eux-mêmes de ce qui est bon pour eux ?

Entre les responsables politiques qui ne font rien, ceux qui sont corrompus, ceux qui font des promesses la veille d’élections et les oublient le lendemain, ceux qui divisent au lieu de réunir et ceux qui excitent les foules, on serait bien en peine de savoir à qui confier son destin.

Je choisis cet adorable bambin, lové dans les bras de sa mère et qui a la vie devant lui, pour souhaiter un meilleur avenir à Darjeeling, à ces montagnes que j’aime tant, à ces Népalais qui me sont chers.

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La Chine, berceau du thé

1 juin 2010
La Chine, berceau du thé

 

Je viens de sélectionner pour le Palais des Thés, les premiers thés verts primeurs de Chine.
La Chine est le plus vieux pays de thé au monde. On y cultive le thé depuis plusieurs millénaires. En comparaison, l’Inde ou le Sri Lanka ne se sont mis à en produire que, respectivement, depuis 170 et 140 ans.

La légende fait remonter l’origine de la consommation du thé à l’Empereur Chen Nung, plus de deux mille ans avant notre ère. Celui-ci se serait assoupi sous un arbrisseau le temps d’une sieste, un bol d’eau chaude à ses côtés, comme à l’accoutumée. Mais voici qu’une légère brise se leva, détachant de l’arbrisseau une feuille qui se posa avec une belle audace dans le bol impérial. On imagine qu’une nuée de serviteurs zélés accoururent alors pour s’empresser de changer le bol souillé, le rincer, le sécher et le remplir à nouveau d’une joyeuse eau claire et frémissante. Mais l’Empereur, d’un seul geste de la main, tint ses serviteurs à distance et d’un simple index levé vers le ciel leur dit ces quelques mots :

« De ce que le Ciel Nous envoie,
Nait l’harmonie en Nous. »

L’Empereur porta alors le bol à ses lèvres, Il goûta, Il but. Il apprécia. Puis Il demanda le nom de cet arbrisseau.

Ainsi naquit le thé.

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