ARCHIVE DE juillet 2016

Un thé dans toute sa simplicité

29 juillet 2016
Un thé dans toute sa simplicité

Il existe de nombreuses sortes de thé qui répondent chacune à un procédé de fabrication bien précis, parfois à un cultivar spécifique ou encore à un terroir défini. Si la plupart de ces thés sont élaborés dans des fermes de taille modeste, ils peuvent aussi être fabriqués dans de grandes manufactures avec des capacités de production supérieures, voire dans des usines, dans le cas des thés industriels (la différence essentielle entre la manufacture et l’usine étant le rôle de l’artisanat, à savoir du travail fait main, comme l’indique le mot manufacture ; cela signifie que le geste, le contrôle au toucher, à la vue, à l’odeur de la qualité des feuilles, va intervenir à chaque étape de l’élaboration du thé).

Mais la façon la plus artisanale de fabriquer un thé est celle pratiquée ici, dans la plus grande simplicité, chez lui, par un homme de l’ethnie Dao qui a eu la gentillesse de m’héberger : on jette des feuilles de thé fraîches sur les parois du wok chauffé à feu vif et on va les remuer sans arrêt de façon à les dessiquer, les façonner puis les sécher et cela sans jamais qu’elles ne brûlent. Une manière de faire rudimentaire que pratiquent souvent les populations qui vivent au milieu des théiers. A la tasse, cela donne quelque chose d’assez rude, puissant, plutôt astringent et qui a gardé un peu de l’odeur du feu. Un thé qui vous réveille et qui porte en lui la simplicité et la générosité de cette hospitalité paysanne qui vous rappelle à la vraie vie.

 
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Un travail très rigoureux

22 juillet 2016
Un travail très rigoureux

Quel que soit son pays d’origine, un grand cru de thé représente toujours un travail très rigoureux. Cela commence lors de la cueillette qui doit être particulièrement soignée et cela dure bien sûr tout au long de chacune des étapes de la manufacture. Ici, dans l’Anhui (Chine), la récolte d’un Huang Shan Mao Feng ou « pointes duveteuses des Montagnes Jaunes ». On peut admirer à la fois la délicatesse de la récolte ainsi que le soin mis dans le transport des feuilles, à l’abri du soleil mais tout de même à l’air libre afin qu’elles respirent. La petite taille du panier répond au besoin que ces précieuses pousses ne souffrent d’aucune compression.

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L’altitude, une alliée de choix

13 juillet 2016
L’altitude, une alliée de choix

Au Kenya, certaines plantations se situent à près de 2.000 mètres. A cette altitude, les insectes ou bien les champignons susceptibles de s’attaquer au théier sont particulièrement rares. Cela est dû aux basses températures. Il est donc plus facile, dans ces conditions, de produire un thé de façon organique. Reste alors, pour être certifié “Bio” (en plus du fait de ne pas utiliser les pesticides ou fongicides interdits), à ce que la terre soit enrichie de façon naturelle, avec du compost, par exemple.

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« Quelles sont les nouvelles ? »

8 juillet 2016
« Quelles sont les nouvelles ? »

Il y a une chose qu’aucun planteur ne m’empêchera jamais de faire, c’est de marcher, partir en ballade pour une ou deux heures, au moins, chaque jour. J’adore ça. Seul ou accompagné, peu m’importe, j’aime marcher, j’aime aller à la rencontre des gens, j’aime observer la lumière, le temps qui change, la beauté d’une floraison, la couleur d’un torchis, j’aime m’asseoir sur le pas d’une maison, échanger des sourires avec des gens dont je ne sais rien mais avec lesquels je suis lié, parce que nous vivons sur la même planète, bien sûr, et parce que le thé fait sans doute partie de leur vie à eux aussi. On apprend beaucoup en marchant : sur la façon dont vivent les gens, sur les méthodes de culture du thé, sur le climat, sur la géographie, et puis il y a ces couleurs, ces odeurs. Il y a des bêtes étranges, bien sûr, des serpents, parfois, dont on ignore tout, des insectes invraisemblables, des trucs qui font des bonds. Mais je suis bien. Je m’assoies sur un coin de rocher quand j’ai envie d’admirer quelque chose, quand c’est beau, tout simplement, et parce qu’il fait bon prendre son temps, se demander à quoi l’on sert sur notre petite planète, quel est le sens de la vie, le thé c’est la lenteur. Et puis le thé vous apprend le calme, il vous apprend à respirer, au propre comme au figuré, il vous apprend à arrêter de vous agiter sans plus savoir pourquoi vous courrez de droite à gauche, du matin jusqu’au soir.
Ici, à trois heures au nord de Kigali, sur les petits sentiers perdus dans la montagne, « bonjour » se dit d’une façon très jolie. Lorsque vous croisez quelqu’un il vous lance en levant ses bras, comme on ferait avec un ami que l’on aurait pas vu depuis longtemps, un joyeux « Amakuru ! ». Et son bonjour signifie, « Quelles sont les nouvelles ? ».

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Des brisures trop exposées

1 juillet 2016
Des brisures trop exposées

 

Il arrive que l’on me fasse déguster de très bons thés avant de m’en préparer d’autres qui ne me disent rien qui vaille. Des thés brisés, par exemple. Je les goûte sans conviction et m’en détourne au plus vite. Si la lumière est bonne et si l’endroit me plaît, je m’amuse alors avec mon appareil-photo tandis que mon hôte termine sa dégustation. Je joue avec les réglages de mon EOS5D comme une façon d’ironiser sur la qualité des thés qui sont devant moi. Je les déforme par jeu, ces thés que je n’aime pas, je surexpose, comme ici, je tords la réalité, je cadre de travers, je me fiche bien de ces liqueurs trop noires, de ces brisures qui développent une astringence carabinée et sont dénuées de toute subtilité. Je préfère essayer de faire quelque chose de joli avec mon joujou sous l’œil intrigué de mon hôte qui aimerait bien que je goûte plus et photographie moins.

 

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