ARCHIVE DE novembre 2016

Le bleu et le vert

25 novembre 2016
Le bleu et le vert

Le bleu et le vert sont mes couleurs favorites. Le bleu, parce que la mer m’a beaucoup marqué et cette île en Bretagne sur laquelle j’ai passé tous mes étés d’enfance compte pour beaucoup dans mon apprentissage de la vie. Le bleu qui s’en va, qui revient, au gré des marées, le bleu qui tourne au vert puis au brun lorsque l’estran paraît, le bleu de la houle, le bleu du ciel breton – n’en déplaise aux esprits crachins. Le bleu et puis le vert, le vert des champs de thé, le vert des camélias, vert-sombre ou bien vert-jaune, selon les différents cépages, le vert luisant ou bien mate de la feuille selon que l’on observe son dessus ou bien son dessous. Le vert des rizières qui jouxtent les pentes recouvertes de théiers, le vert des forêts, si essentielles à l’équilibre du climat, le vert-sombre des cryptomeria japonica, cet arbre filiforme, un peu dégarni, que j’admire, de Kyoto à Darjeeling, et dont les aiguilles retiennent si bien les brumes, le vert de l’école buissonnière, que j’ai fréquentée, le vert de la campagne, de mon coin de nature où je me plais tant, les verts nuancés de chaque herbe aromatique avec lesquelles j’assaisonne mes plats, les verts des pousses, les verts du printemps, les verts de la nature qui s’éveille, le vert, symbole de vie.

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Visiter les écoles fait partie de mon travail

18 novembre 2016
Visiter les écoles fait partie de mon travail

Une plantation de thé, une ferme qui produit du thé, c’est un univers à part entière. Partout où l’on cultive le thé, partout où on le manufacture, il y a à la fois un aspect agricole et un aspect humain. Le thé est à la croisée de ces chemins-là : le végétal et l’humain. Il est donc tout naturel, lorsque je rencontre des producteurs de thé, que je m’intéresse à tous les aspects de la vie de la ferme, à la qualité du thé, bien sûr, la qualité des plants, la qualité des sols et la façon dont on les respecte, la qualité de l’environnement, des forêts, des rivières, la qualité de l’habitat, la qualité des soins que l’on peut trouver si l’on se blesse, la qualité de toutes les préventions nécessaires et donc, bien sûr et avant tout, la qualité de l’éducation. Visiter une école fait partie de mon travail et je prends beaucoup de plaisir à discuter aussi bien avec les élèves qu’avec les professeurs. Pour rien au monde, je ne louperais ce moment, ni ne l’abrégerais.

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Se bonifier avec le temps

10 novembre 2016
Se bonifier avec le temps

Ces jours-ci, une blogueuse me demande quel est mon thé préféré. Et moi, incapable de répondre, comme à chaque fois que l’on me pose cette question. Des thés, j’en aime tant de différents ! Comment pourrai-je n’en choisir qu’un seul parmi les plus remarquables d’entre eux ? Comment n’en choisir qu’un alors qu’ils se ressemblent si peu ? Comment choisir entre un ichibancha du Japon, par exemple, un Dan Cong, un Jukro, un Pu Erh sheng, un Darjeeling AV2, un Oriental Beauty, un Taiping Hou Kui ou encore un Anxi Tie Kuan Yin, pour ne vous en citer qu’un tout petit nombre parmi mes favoris, mes indispensables ? Et sans parler d’autres thés que ceux-ci et qui comptent eux aussi parmi les plus beaux thés du monde ! Sans parler également de crus moins connus et que je suis si fier d’avoir déniché sur une terre ignorée des amateurs, une terre africaine, par exemple.
Non, décidément, je ne veux pas répondre à cette question. Je ne veux pas choisir. Chaque thé à son moment. Chaque thé à son jour, son heure, son environnement. Ce matin, par exemple, jour de froid, de pluie sur Paris, jour de l’élection du président américain, je me réchauffe le corps et l’âme avec un Pu Erh Shu, un thé sombre, un thé qui a des notes de terre, des notes animales, des notes dérangeantes, très puissantes, un thé qui fait peur de prime abord, un thé qui sent l’étable, qui sent le cuir, le bois vermoulu, la cave, la mousse, les sous-bois, l’humus, la matière végétale en décomposition, un thé tout de même d’une grande richesse et qui a la particularité de se bonifier en vieillissant. Se bonifier en vieillissant, c’est tout ce que je souhaite au nouveau président américain.

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Être disponible

4 novembre 2016
Être disponible

Déguster des dizaines de thés comme je le fais tous les jours de l’année requiert une disponibilité de l’esprit importante. On ne peut pas comparer plusieurs thés, donner un point de vue sur la richesse aromatique d’une liqueur, si l’on est pressé, stressé, préoccupé, ou bien si l’on a tout simplement l’esprit ailleurs. Déguster nécessite d’analyser et cette analyse sensorielle demande beaucoup de présence. Lorsque je ne suis pas exactement dans l’état d’esprit qui convient, ce qui peut tous nous arriver, s’il y a du bruit autour de moi ou bien que je suis gêné par quoi que ce soit, si je suis tendu, si j’ai la moindre contrariété, je vais m’isoler. Et je prends alors tout le temps nécessaire pour contempler un beau paysage, comme celui-ci. Je le regarde aussi longtemps qu’il faut. Je reste concentré sur son spectacle. Je l’admire jusqu’à temps que je n’ai plus rien d’autre à l’esprit que lui, je m’y plonge au sens propre du terme et ce jusqu’à ce que je sois prêt, que je sois éloigné de toute distraction, que je sois libre, tout simplement disponible. Alors je peux me diriger vers mes sets et accueillir les arômes des thés que je déguste.

Cet exercice de concentration est un exercice très simple que je vous recommande avant une dégustation.

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