ARCHIVE DE décembre 2017

Partager sa passion

29 décembre 2017
Partager sa passion

A travers ce blog qui fête sa septième année, j’ai plaisir à raconter le métier que j’exerce depuis plus de 30 ans, un métier qui peut se lire comme une passion. Le faire découvrir in situ à des équipes de Palais des Thés participe de ce bonheur et leur permet de lever le voile sur ce qui fait mon quotidien. Ils me suivent dans mes visites de champs de thé et je partage avec eux ce temps si important à mes yeux passé avec les fermiers, les planteurs, à comprendre chaque aspect de leur métier et de leur vie. Ici, de gauche à droite, Benoît (qu’un mauvais cadrage dont j’assume la responsabilité prive de son oreille droite), Audrey, Sylvie, Frédéric, Constance et Linda qui n’ont pas l’air malheureux du voyage.

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Ici, Shiva

22 décembre 2017
Ici, Shiva

D’un pays à l’autre les divinités changent et à l’heure où certains fêtent Noël, sur d’autres continents on vénère Shiva, ou bien on prie Allah, ou encore suit-on les préceptes de Bouddha. De par mon métier j’ai la chance de me frotter à des gens de culture différente, de religion différente et cette richesse me réjouit. Par bonheur, nous ne pensons pas encore tous la même chose, selon la terre qui nous a vu naître nous n’avons pas les mêmes coutumes, les mêmes rites, nous ne parlons pas les mêmes langues et pourvu que cela dure aussi longtemps que l’univers. Cela rend le voyage passionnant. Il y a des gens qui croient, d’autres qui ne croient pas – même s’ils sont rares dans les coins d’Asie et d’Afrique que je fréquente. Et parmi celles et ceux qui croient j’observe une multitude de rites différents. On prie devant un mur, depuis la chair d’une église, au pied d’un minaret, autour d’un stupa, on prie le vent, on prie le feu, on dépose des offrandes au pied de simples statuettes. Quel que soit celui ou celle à qui vous confiez vos prières et quand bien même vous n’en confieriez à personne, je vous souhaite de Joyeuses Fêtes !

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En silence

15 décembre 2017
En silence

J’aime le silence. Je déteste que l’on fasse du bruit pour rien. Je n’ai pas la télévision. Je ne vis pas la nécessité d’écouter de la musique en boucle. Je constate que beaucoup de personnes ont peur du silence. Elles vivent avec des écouteurs sur les oreilles, elles parlent même si personne n’écoute, elles s’agitent avec le pouce sur le clavier d’un téléphone. Elles comblent un vide qui ressemble à une menace. Mais de quoi avoir peur ? Je suis heureux dans le silence. Je suis heureux au milieu de la nature, à l’écart du bruit des hommes. Pour les photos, c’est pareil. Une belle photo n’a pas besoin de commentaire. Pas besoin de bruit. Il suffit de la contempler.

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Darjeeling, faits et chiffres

8 décembre 2017
Darjeeling, faits et chiffres
J’ai profité d’un séjour récent en vallée d’Ilam pour rencontrer plusieurs planteurs de Darjeeling avec lesquels j’ai échangé longtemps à propos de la situation du district. Voici les nouvelles les plus fraîches que je peux vous donner ainsi que quelques chiffres qui aident à mieux comprendre. En 2017, 80 % de la récolte de Darjeeling a été perdue. Pour la seule récolte d’automne, 90% de la récolte a été perdue. Le leader indépendantiste vit aujourd’hui caché et les 105 jours de grève n’ont rien apporté de concret en terme de bénéfice pour la population. Et on ignore qui va payer les énormes pertes financières des plantations de thé, bien sûr, mais aussi les pertes de toutes celles et ceux dont les activités sont liées au tourisme, sans parler des commerçants qui se sont vus contraints de baisser le rideau durant plus de 3 mois. Du fait de ce long bras de fer entre les autonomistes et le gouvernement du Bengal-Occidental, beaucoup d’habitants des montagnes sont partis chercher du travail ailleurs et, aujourd’hui, 30 % des habitants manquent à l’appel. On ignore s’ils vont revenir. Or l’essentiel de la population de ces montagnes travaille dans les champs de thé. Malgré cela, les mauvaises herbes qui recouvraient les théiers ont été enlevées. Il reste un gros travail à faire et qui concerne la taille des arbustes. Normalement, la taille intervient tous les 4 ou 5 ans mais cet hiver, du fait que l’on a laissé les théiers grandir 3 mois durant, il faut absolument rabattre les théiers pour reformer ce que l’on appelle les tables de cueillette. Cette taille hivernale va avoir pour effet de retarder les prochains Darjeeling de Printemps qui se récoltent d’habitude à partir de début-mars. Les planteurs de Darjeeling sont unanimes pour affirmer qu’en 2018 il ne faut pas compter sur quelque thé que ce soit avant le 20 mars environ. La période de récolte sera plus courte, les quantités récoltées seront moindre et les prix, plus élevés. Autre sujet sur lesquels nos planteurs sont tous d’accord : si demain les autonomistes décidaient d’une nouvelle grève, ceux-ci laisseraient les plantations de thé fonctionner normalement afin de ne pas faire souffrir davantage des populations qui n’ont vraiment pas besoin de cela.
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Penser à se réjouir

1 décembre 2017
Penser à se réjouir

Il y a quelques jours, lors d’une marche dans un coin perdu du Népal, sur un chemin de terre sinuant entre hameaux et champs de thé, je me suis souvenu de mon premier voyage dans ce pays il y a un peu plus de 10 ans. Je me suis souvenu du couvre-feu, de la guerre, des interdictions de circuler la nuit, de l’armée qui avait peur, qui arrêtait votre véhicule au détour d’une route, vous en faisait descendre et braquait sur vous une arme automatique. Je me suis souvenu des Maoïstes qui rançonnaient les villageois, qui leur prenaient leurs biens s’ils ne pouvaient payer leur impôt, ou bien parfois leur enlevait un fils. Je me souviens des récits d’exécution, d’un père ou d’une mère en pleurs, je me souviens de toutes ces douleurs-là et aujourd’hui, sur mon petit chemin qui serpente au milieu d’une nature splendide, je me dis que parfois on oublie de se réjouir, on oublie de regarder ce qui va bien. Il est facile de passer sa vie à soupirer, comme si tout était mieux hier, comme si tout foutait le camp alors que parfois le monde s’améliore, dommage de ne pas s’en rendre compte, dommage d’oublier de se réjouir. Alors je me suis arrêté de marcher, j’ai regardé autour de moi, j’ai regardé ce splendide paysage dans ce pays en paix, dans ce pays dont la guerre avait disparu. J’ai pris tout mon temps pour ça. Tout mon temps à contempler. A me réjouir. Parfois le monde est beau.

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