ARCHIVE DE mars 2018

Des champs de thé hérissés de ventilateurs

30 mars 2018
Des champs de thé hérissés de ventilateurs

Jusqu’à l’extrême sud du Japon on retrouve ces paysages de champs de thé. Ils sont reconnaissables entre autres du fait qu’ils sont hérissés de ventilateurs susceptibles d’éviter à un air trop froid de stagner au niveau des théiers. Ici, je suis proche de la baie de Kagoshima que l’on peut voir au second plan, une région importante pour la production de thé de l’archipel.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Ce qui nous fait du bien ne doit faire de mal ni aux autres ni à la planète

23 mars 2018
Ce qui nous fait du bien ne doit faire de mal ni aux autres ni à la planète

Mon métier ne consiste pas seulement à dénicher des thés assez rares et propres à procurer une émotion gustative, une expérience gastronomique. Mon crédo est le suivant : je veux que ces thés qui nous font tant de bien ne fassent de mal ni à celles et ceux qui les récoltent et les manufacturent, ni à la planète. Une exigence qui n’est pas tous les jours simple à satisfaire. Entre les conditions de travail parfois inacceptables, les résidus de pesticides et l’usage excessif d’engrais qui finissent par détruire la vie dans les rivières, les sujets ne manquent pas. Mais je ne suis pas pessimiste pour autant. D’une part, plus on s’oriente vers des thés de qualité, plus les pratiques sont saines (plusieurs raisons à cela : l’altitude qui est un critère pour la qualité d’un thé offre des nuits plus fraîches et contrarie les différents prédateurs susceptibles de s’attaquer à la plante…) ; d’autre part, pas de thé exceptionnel si on n’est pas des plus attentifs au moindre détail dès la récolte elle-même ainsi qu’à chaque étape de sa manufacture, et cela oblige planteurs et fermiers à s’assurer les meilleurs soins d’un personnel compétent, bien formé et fidélisé. Enfin, j’ai acquis assez d’expérience pour savoir à quoi m’en tenir lorsque je visite une plantation, aussi bien en ce qui concerne les pratiques agricoles que la façon dont on considère les hommes et les femmes qui apportent leur savoir-faire. Je refuse de travailler avec beaucoup de producteurs. Et je savoure d’autant plus le plaisir de mettre en valeur le travail formidable de très nombreux fermiers dont les méthodes culturales sont exemplaires et qui savent conjuguer au quotidien le mot fraternité.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Timides pousses

16 mars 2018
Timides pousses

A Darjeeling, les années se suivent et ne se ressemblent pas. En un peu plus de 30 ans, je n’ai jamais connu quoi que ce soit qui s’apparente à la situation actuelle. Pour mémoire, une grève de 105 jours a empêché tout travail dans les 87 plantations entre juin et octobre. Lorsque les autonomistes ont levé les barrages, l’heure était à Durga Puja, le Noël local. Après des mois d’abandon il a fallu se relever les manches et civiliser à nouveau la jungle. Seulement la main d’œuvre avait en partie fuit le conflit pour trouver du travail dans la vallée. Et voilà où nous en sommes : les théiers ont été rabattus très tardivement – fin décembre, parfois -, ce qui fait que les premières récoltes de Darjeeling de printemps se font attendre. Ce mercredi 14 mars de rares et timides pousses émergent des théiers (photo). Certes, de soi-disant Darjeeling de printemps sont déjà sur le marché depuis plus d’un mois, c’est la magie des Darjeeling de printemps, avant même d’être récoltés ils sont déjà vendus. Explication : certaines plantations de basse altitude bénéficiant d’un climat chaud et équipées d’un système d’irrigation arrivent à produire de petits lots pendant l’hiver. Ils leur attribuent à tort le qualificatif de thés de printemps. Dommage car cela n’a rien à voir en terme gustatif avec cette lente poussée de sève à partir de laquelle on produit un thé unique qui fait la renommée de Darjeeling.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Les variétés sinensis et assamica

9 mars 2018
Les variétés sinensis et assamica
Si vous êtes amateur de thé, vous savez sans doute qu’il existe deux grandes familles de camellia sinensis à partir desquels on peut manufacturer du thé, le camellia sinensis variété sinensis et le camellia sinensis variété assamica. Plutôt que de risquer d’y perdre son latin, voici une illustration très parlante. La grande feuille correspond au genre assamica et la feuille minuscule – d’une richesse aromatique incomparable et d’une rusticité qui permet une adaptation à des climats rigoureux – appartient au genre sinensis. Inutile de vous préciser qu’un producteur qui recherche la quantité au détriment de la qualité ne va pas hésiter longtemps entre les deux variétés.

Je remercie Laurence, responsable de la boutique Palais des Thés sise rue du Commerce, à Paris, d’avoir eu la gentillesse de prendre cette photo tandis que nous visitions ensemble un centre de recherche dans le nord de l’Inde.

(photo : Laurence Jouanno)

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Déguster les thés d’autres fermiers

2 mars 2018
Déguster les thés d’autres fermiers
Mon premier voyage au Malawi a eu lieu il y a à peine plus de trois ans. Personne jusqu’alors n’avait commercialisé en France du thé en provenance de ce pays et je suis heureux d’y avoir trouvé de beaux thés qui ont eu beaucoup de succès auprès des amateurs.  Dans quelques jours, je serai de nouveau à l’extrême sud de ce magnifique pays pour assister à la fabrication d’un thé sombre et d’un thé fumé, entre autres, et pour les déguster en compagnie d’Alex et de son équipe. J’emporte avec moi des thés d’autres pays parce que c’est aussi le sens que je donne à mon travail : inciter les producteurs à la curiosité en leur faisant déguster d’autres thés que les leurs, non pas dans le but qu’ils les copient mais plutôt de les inspirer et de les relier, le temps d’une dégustation, à d’autres fermiers qui possèdent un savoir aussi précieux.
Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.