ARCHIVE DE mai 2023

Un missionnaire nommé Lucas

26 mai 2023
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Dans les Pyrénées, sur les hauteurs d’Argelès-Gazost, Lucas fait figure de  missionnaire. Diplôme d’ingénieur agronome en poche, il décide de revenir sur les terres familiales afin d’y introduire la culture du thé. Après avoir passé du temps avec des producteurs au Laos, en Indonésie, en Chine, au Népal, voilà notre pionnier aujourd’hui à la tête d’une toute jeune exploitation de plusieurs milliers de plants. Il surveille chacun d’entre eux comme le lait sur le feu, observe le développement de chaque cultivar, et manufacture déjà de délicieux crus qu’il prépare au gaiwan, cet ustensile venu de Chine et qui permet si bien à la feuille de s’exprimer. A la fois humble et d’une grande volonté, confiant, Lucas ambitionne de créer un véritable modèle de culture de thé européen, pérenne, exemplaire en termes d’agroécologie. C’est ce qu’il explique ici à Sidonie qui m’accompagne, le temps de l’enregistrement de notre podcast, «Un thé, un voyage». 

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Un noble flétrissage

19 mai 2023
Un noble flétrissage

Le flétrissage est essentiel à la fabrication de nombreux thés. Durant cette étape, la feuille de camélia, initialement composée à 80% d’eau, va perdre peu à peu son humidité. Souvent les curieux demandent ce que signifie le mot flétrissage, du fait qu’il reste peu employé dans notre langue. Ce mot est pourtant présent dans la plus célèbre tirade du Cid, et dans un sens certes un peu différent puisque ce sont des lauriers qui flétrissent sous la plume de Corneille. Par ailleurs, loin d’apporter à la couronne de feuilles qui couvrent le chef de Don Diègue une quelconque valeur ajoutée, ce flétrissage vient signifier la perte d’une fière apparence, une sorte de déshonneur.
Dans théâtre, il y a thé. Pour le reste, on diverge. On n’a encore jamais entendu la moindre feuille de thé se plaindre de son flétrissage et déclamer, Ô rage, Ô désespoir.

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Vivre libre !

12 mai 2023
Vivre libre !

Le principe du gaiwan, le voici, après avoir déposé dans le récipient une quantité importante de feuilles, correspondant au tiers de son volume environ, on vient verser l’eau. Une infusion courte que l’on transvase dans un pot de réserve ou directement dans des tasses, avant de faire infuser une seconde fois. Puis une troisième.

Des infusions brèves et successives, et des feuilles qui jouissent d’une liberté totale. Regardez-les ici prendre leur aise. Chacune d’entre elles se trouve comme un poisson dans l’eau. Avez-vous déjà observé des feuilles de thé en train d’infuser ? En avez-vous rencontré d’aussi décontractées que celles-ci, d’aussi détendues ? Le gaiwan, ça n’est pas seulement du thé, c’est aussi un spectacle. Beauté de l’objet, beauté des feuilles au bain. Après avoir soulevé délicatement le couvercle, libre à nous de les admirer, admirer leur teinte, leur forme, la façon dont l’eau leur redonne vie, et le parfum qui se dégage, bien sûr, et que l’on va venir sentir en rapprochant de son nez l’intérieur d’un couvercle qui a su le capturer.

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La simplicité du gaiwan

5 mai 2023
La simplicité du gaiwan

Sans parler du set à déguster parfois utilisé par les professionnels, il existe diverses manières de faire infuser le thé. Le zhong ou le gaiwan, en Chine, le shiboridashi ou le kyusu, au Japon. En Occident, le récipient le plus utilisé se nomme une théière. Mais pourquoi ne pas explorer des territoires moins connus ? Aujourd’hui je voudrais vous parler du gaiwan, cet objet dénué de toute prétention se compose d’une sorte de bol et de son couvercle. Dans un premier temps, observons-le de l’extérieur tandis qu’à l’intérieur les feuilles sont en train d’infuser. L’avantage du gaiwan réside dans sa plus extrême simplicité et dans sa radicalité. Faire infuser le thé, c’est quoi ? C’est mettre en contact les feuilles de thé avec de l’eau. Ainsi, les feuilles en s’ouvrant libèrent leurs arômes et leurs autres composants. Difficile pour une feuille de thé de prendre davantage ses aises que dans cet ustensile remarquable. Je pourrais tout de suite vous montrer l’intérieur du gaiwan, mais je préfère attendre dans la mesure où ce que j’apprécie plus que tout lorsque je me prépare un thé c’est contempler l’objet dans lequel il infuse, sa couleur, la façon dont les changements de lumière se reflètent, influent sur sa matière, j’observe la rugosité de sa terre, les paysages dans lesquels la contemplation de cet objet m’emmène. Ce gaiwan a été réalisé en France, dans le Périgord, par une céramiste de talent qui se nomme Manon Clouzeau. Observons encore notre thé qui infuse sous ce délicat couvercle dont la préhension est si aisée. Je vous laisse contempler et vous donne déjà rendez-vous. La semaine prochaine, j’enlève le haut. 

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