Un printemps à s’offrir

11 mars 2022
Un printemps à s’offrir

Dans un monde en fureur, prenons le temps du thé, et puisque le printemps arrive, avec lui les premières fleurs, les premières pousses, dégustons celles qui nous parviennent tout juste de l’Himalaya. Les camelias sinensis les plus précoces s’épanouissent sur les contreforts de ce fameux massif et la saison du thé commence à peine à Darjeeling. Après un hiver rigoureux, une longue dormance, les théiers s’éveillent. Les plus jeunes feuilles récoltées à l’extrémité de chaque rameau développent à la tasse des parfums floraux, amandés, herbacés.

Je viens d’acheter le lot de « Rohini Early Spring Ex 4 », ainsi que le « Millikthong Early Spring Ex 2 ». Une fois parvenus en France et envoyés en laboratoire pour analyse, Safetea™* oblige, ils seront disponibles. Et avec eux une pause, un moment à part, un parfum de printemps, à une certaine distance du bruit du monde.

*Engagement de Palais des Thés de proposer à ses clients uniquement des thés certifiés issus de l’agriculture biologique ou analysés en laboratoire indépendant afin de s’assurer de leur conformité avec la législation européenne.

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Et leurs enfants après eux

21 mai 2021
Et leurs enfants après eux

Décidée par les Nations Unies, la journée du thé tombe chaque année le 21 mai tandis qu’une autre instance internationale a fixé la date d’une journée équivalente au 15 décembre. Ainsi, avons-nous le choix. En ce qui me concerne, c’est tous les jours la fête du thé. Tous les matins, au réveil, je me prépare un thé. Je récidive en milieu de matinée, après le repas, ainsi qu’à l’heure du thé, ou plutôt à ce que l’on appelle communément l’heure du thé sachant que pour moi, vous l’aurez compris, il n’y a pas d’heure pour le thé. Et le soir, parfois, après le dîner, un petit thé sombre pour me préparer à la nuit. Entre chacun de ces thés infusés en théière, je travaille, c’est-à-dire que je déguste du thé, chacun des nombreux échantillons qui nous parviennent. Des dizaines et des dizaines de thés chaque jour, préparés au set à déguster, cette fois. Tout cela compose une journée de thé bien remplie. Une vie de thé, même.

Une journée internationale du thé, pourquoi pas, mais pourquoi faire ? Une journée du thé, c’est bien, une journée du bon thé, c’est mieux. Le bon thé, celui récolté et manufacturé à la main. Promouvoir le thé rare est utile si l’on veut améliorer le sort des gens, si l’on veut ancrer dans le temps les pratiques agricoles respectueuses. Si l’on veut que les fermiers vivent bien, il faut leur acheter le thé plus cher, il ne s’agit pas de charité, sinon ça retombera comme un soufflé, il s’agit de les inciter à produire des thés de meilleure qualité. Un thé de meilleure qualité ça vaut dix, vingt fois, parfois cent fois plus cher qu’un thé industriel, ça assure aux fermiers des revenus bien plus substantiels, des revenus qui leur permettent de bien vivre, de rester sur leur terre, et leurs enfants après eux.

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Une patience justifiée

18 juin 2020
Une patience justifiée

Lorsque j’achète un thé rare, tout frais, je n’ai qu’une hâte, le faire découvrir à vous-mêmes, amateurs de Grands Crus. Mais les choses ne sont pas si simples car parmi mes exigences figure celle-ci : que le thé soit propre. Du bon sens, me direz-vous. Lorsque j’achète un thé en provenance d’une plantation ou bien d’une ferme dont la production est certifiée organique, je peux me fier au travail de l’organisme certificateur et procéder seulement à des contrôles aléatoires. En revanche, s’il s’agit d’un thé non certifié, dès qu’il va arriver en France, au lieu d’être aussitôt dispatché en boutique afin d’être proposé aux amateurs, il va être envoyé en laboratoire spécialisé, le temps d’y être analysé. Et cela prend une semaine. Une semaine à patienter avant que vous puissiez découvrir le thé en boutique et le déguster en toute sécurité.

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Au Kenya, pour fêter la fin du confinement

5 juin 2020
Au Kenya, pour fêter la fin du confinement

Aujourd’hui je vous emmène sur les pentes du Mont-Kenya. A près de 2.000 mètres d’altitude, on y cultive un thé noir assez charpenté, aromatique. D’une plantation à l’autre, la qualité varie. L’un des plus fameux centres de recherche sur le thé s’y trouve, une chance pour les fermiers alentour qui vont pouvoir disposer de conseils judicieux et conformes aux normes de l’agriculture biologique, ici très répandue.

L’alignement de poteaux blancs sur lesquels est inscrit le nom du cultivar donne à cette parcelle l’allure d’un mémorial. Une belle façon d’enterrer notre confinement. 

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Vive le vrac !

31 janvier 2020
Vive le vrac !

Lorsque l’on est sensible à la bonne santé de notre planète et que l’on se soucie de diminuer sa consommation d’emballages, on peut s’interroger au moment de se préparer un thé quant à l’intérêt d’utiliser une mousseline plutôt que du vrac. Certes, en avion, à l’hôtel, on est heureux de pouvoir compter sur son propre thé afin de remédier aux déconvenues éventuelles, et on s’imagine difficilement se promener dans ces lieux avec ses propres boîtes de thé. Mais à la maison ou au bureau, quoi de plus facile que de disposer d’une théière, d’un mug avec un infuseur ou encore d’une tisanière ? Le sachet-mousseline est pratique, certes. Mais n’oublions pas que le dosage du thé est facile, une pincée à trois doigts suffit pour une tasse de 10cl. Ensuite, on verse l’eau chaude. Un geste très simple. Et un, deux voire trois emballages de moins.

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La main de l’homme

17 janvier 2020
La main de l’homme

Il existe des thés artisanaux, il existe des thés industriels. Il en est de même pour de nombreux produits que nous consommons. Si l’on devait chercher ce qui symbolise le travail de l’artisan, on pourrait parler de son savoir-faire, on pourrait aussi parler tout simplement de sa main. Un travail artisanal requiert la main de l’homme. Pour produire un beau thé, pour récolter les plus belles feuilles, ou encore pour bouturer avec soin, le rôle de la main est essentiel.

Et si l’on consommait mieux et moins ? On pourrait ainsi, à chaque fois que l’on achète un objet ou un aliment, se demander si la main de l’homme a pris part à son élaboration.

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Tout le monde il est bio

15 novembre 2019
Tout le monde il est bio

Je rêve d’un monde où tout le monde il est bio, tout le monde il est gentil. Un monde avec des fleurs, un monde avec des abeilles. Un monde où l’homme a encore sa place, un monde à son échelle. Pour autant, lorsqu’à titre personnel je fais des courses, je n’achète pas uniquement des produits certifiés organiques, des produits avec le logo AB. Pourquoi ? Parce que lorsque je suis à la campagne, je me rends dans les fermes avoisinantes, je connais les fermiers, ils sont à la tête de petites structures non certifiées mais je sais comment ils travaillent, je connais la qualité de leurs produits, le soin qu’ils apportent à leur élaboration, je peux voir leurs installations, je peux voir comment ils traitent leurs bêtes, je peux parler avec eux de leurs pratiques agricoles. Ce lien est précieux, il repose sur la confiance et vaut largement un logo.

Il en est de même pour le thé, je fais confiance au logo AB pour ce qu’il recouvre mais je suis heureux, par exemple, d’acheter la production de petits fermiers népalais réunis en coopérative de parfois plusieurs centaines de membres que je connais, dont je connais les pratiques. Des fermiers qui ignorent tout du monde de la certification et seraient sans doute incapables d’en supporter le coût.

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Des talus et des haies

26 avril 2019
Des talus et des haies

Lorsque je traverse certaines régions de France, je suis effaré. Où sont les haies ? Où sont les talus ? Lors de mes voyages lointains, si je rencontre une plantation de thé qui s’étend à perte de vue, sans un arbre, sans un talus, sans une haie, je pars en courant. Je sais bien que je ne peux pas y trouver un thé propre, un thé produit dans des conditions respectueuses de la nature. Pour produire un thé propre, sans produits phytosanitaires, on a besoin de la nature. On a besoin des coccinelles pour attaquer d’autres insectes, on a besoin des oiseaux pour en éliminer à leur tour, on a besoin des vers de terre pour aérer les sols, on a parfois besoin des vaches pour que leurs bouses mêlées à des déchets végétaux nourrissent les vers et enrichissent les sols. Et toutes ces bêtes ne peuvent être présentes que si elles disposent d’un habitat. Donc un talus. Donc une haie. Des arbres. Voire une étable. Dans mon métier de chercheur de thé – métier qui consiste à découvrir un bon produit issu d’une agriculture respectueuse, issu de méthodes culturales propres et pérennes-, un champ d’un seul tenant sur des centaines d’hectares est une vision d’horreur.
Ici, à Poobong (Inde), un paysage qui offre la possibilité d’une biodiversité.

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Du bon sens

18 janvier 2019
Du bon sens

Un fermier qui fait pousser du thé peut avoir à lutter contre différents comportements : celui de certains insectes (araignées, moustiques…) qui endommagent les feuilles, la gourmandise des chenilles qui apprécient le goût des jeunes plants, la prolifération des champignons le long du tronc de l’arbuste. Mais des solutions existent sans qu’il soit nécessaire d’avoir recours à des produits phytosanitaires. Favoriser la présence d’oiseaux et autres prédateurs en conservant des haies boisées à proximité des théiers, par exemple. Autre facteur important : l’altitude. En effet, les nuisances se réduisent à peu de chose lorsque le temps est plus froid. Il faut donc là aussi respecter la nature et planter les théiers dans un environnement propice. De même que l’on ne construit pas une maison dans un marais, on  évite de créer une plantation de thé en milieu trop humide, à basse altitude, sur un terrain plat et non drainé, cultivé de façon intensive et après avoir tout déraciné alentour. Faute de quoi il ne risque pas d’être bio. Simplement du bon sens.

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Des thés bons pour la santé

11 mai 2018
Des thés bons pour la santé

En 30 ans, mon métier a bien changé. Autrefois, je sélectionnais des thés qu’il fallait faire venir le plus rapidement possible, en général par avion s’il s’agissait de Grands Crus, on les appelait les thés « rares et éphémères ». Je visitais déjà chaque ferme, bien sûr, mais le travail s’arrêtait là.
Aujourd’hui, notre exigence – et je veux parler aussi bien de notre propre exigence que de celle des clients – en termes de santé, de sécurité alimentaire, de respect de la planète est décuplée, si bien qu’il ne suffit plus de trouver des thés remarquables sur un plan gastronomique. Il faut que ces thés répondent à des normes très strictes – et les normes européennes, heureusement, sont les plus strictes au monde. On gagne en sécurité alimentaire. Gastronomie et santé sont devenues indissociables, je m’en réjouis. A moi de faire en sorte que vous puissiez déguster ces crus rares au plus près de leur date de récolte.

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