Le théier n’aime pas la canicule. Dans les régions les plus chaudes, on le fait pousser sous couvert, comme ici, à Taiwan. Sous couvert, cela ne signifie pas tout à fait à l’ombre, cela signifie que de temps à autres nos chers petits bourgeons vont connaître un peu de répit. En deux mots, on veille à ce que la lumière ne vienne pas de façon directe, tout au long de la journée, taper contre les feuilles.
La culture du théier
Une patience justifiée
Lorsque j’achète un thé rare, tout frais, je n’ai qu’une hâte, le faire découvrir à vous-mêmes, amateurs de Grands Crus. Mais les choses ne sont pas si simples car parmi mes exigences figure celle-ci : que le thé soit propre. Du bon sens, me direz-vous. Lorsque j’achète un thé en provenance d’une plantation ou bien d’une ferme dont la production est certifiée organique, je peux me fier au travail de l’organisme certificateur et procéder seulement à des contrôles aléatoires. En revanche, s’il s’agit d’un thé non certifié, dès qu’il va arriver en France, au lieu d’être aussitôt dispatché en boutique afin d’être proposé aux amateurs, il va être envoyé en laboratoire spécialisé, le temps d’y être analysé. Et cela prend une semaine. Une semaine à patienter avant que vous puissiez découvrir le thé en boutique et le déguster en toute sécurité.
Un beau paysage ne fait pas toujours un bon thé
Si les plantations de thé du Sri Lanka figurent parmi les plus belles du monde, la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Il faut savoir ne pas se laisser influencer par de beaux paysages. Les meilleurs thés de l’île se rencontrent dans le sud, dans une région peu montagneuse tandis qu’ici, à l’ouest de Nuwara Eliya, plus que d’une expérience de dégustation remarquable, on peut jouir de vues magnifiques.
Y a d’la joie !
Depuis près de vingt ans on n’avait pas vu ça à Darjeeling : un hiver pluvieux. Depuis près de vingt ans, les planteurs ne cessent de se plaindre de la sécheresse qui sévit en janvier, en février ou bien les deux à la fois. En 2017, comble de malchance, pas une seule goutte d’eau n’était tombée entre octobre et mars. En 2020, enfin, la région a subi de magnifiques précipitations durant tout l’hiver. Mais l’eau ne fait pas tout. Pour que les feuilles du théier poussent, il leur faut aussi de la chaleur. Or cette année, voilà qu’il fait trop froid pour que les feuilles se développent.
En attendant que la terre se réchauffe, on déguste à nouveau les thés de l’an dernier pour se les remémorer ainsi que les rarissimes lots de basse altitude tout juste produits en quantité minuscule. Et du côté des cueilleuses, on se fait une joie de chanter.
Une question d’altitude
À Darjeeling, la récolte va bientôt commencer. Heureusement, la cueillette s’y effectue encore à la main. Ce sont les parcelles situées à basse altitude sur lesquelles on récolte en premier lieu et ce, pour une raison simple : les théiers ont bénéficié d’une température plus élevée et le bourgeon terminal a donc poussé plus rapidement. Sur cette photo, on comprend que l’on se trouve en fond de vallée du fait de la pente peu accentuée et de la densité du couvert qui préserve les arbustes d’un excès de soleil.
Le réveil du théier
Ceux qui suivent mon blog depuis longtemps le savent, le thé fait partie de la famille des camélias. Il existe de nombreuses variétés de camélia, celui qui occupe les amateurs de thé a pour nom Camellia sinensis. C’est un arbuste que l’on maintient bas de façon à en faciliter la récolte. On qualifie cette hauteur de table de cueillette. En hiver, le théier connaît une période de dormance. Au printemps, il se réveille, on attend que le bourgeon soit d’une taille respectable pour le prélever ainsi que les deux feuilles suivantes. C’est ce que l’on appelle la cueillette fine. Encore un mois à attendre avant que ne soient effectuées les premières récoltes.
Des théiers en hiver
Voici à quoi ressemble un jardin de thé japonais en hiver. Sur fond de volcans, des alignements de théiers taillés de frais attendent le printemps pour sortir de leur période de dormance. Ils roupillent sous l’œil bienveillant de ventilateurs prêts à chasser d’éventuels brouillards givrants.