Les Darjeeling de printemps infusent entre 3’30 et 4 minutes. Le plus simple est de régler votre minuteur sur 3’45. Il faut être précis lorsque l’on prépare ce type de thé. Si l’on veut maintenir un bel équilibre entre le bouquet aromatique, la texture et la saveur, il faut stopper l’infusion à temps. Tout l’enjeu se résume à ceci : laisser aux arômes le temps de se développer mais contenir l’astringence et l’amertume à un degré de délicatesse où elles prolongent la perception des parfums, sans leur faire ombrage.
De la plante à la tasse
Dégustations de printemps
Les dégustations s’enchaînent en cette période de l’année. A partir de maintenant et durant plusieurs mois, je vais déguster plusieurs dizaines de thés chaque jour. Avec des pointes à cent ou cent cinquante thés. Mes dégustations se font à l’aveugle car il ne faut pas être influencé par la sympathie que l’on éprouve pour tel ou tel fermier. Le nom du jardin est donc caché afin que la sélection se fasse en premier lieu uniquement sur l’analyse sensorielle. Pour exprimer ma préférence, je vais faire ce geste que je partage avec de nombreux planteurs : en poussant la tasse du bout des doigts, de façon délicate, paume vers le ciel.
Des nouvelles des Darjeeling de Printemps
Dans les régions himalayennes, le temps change très vite. Le soleil resplendit puis, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, une brume complète vous enveloppe de son manteau humide. Cette instabilité, très forte à Darjeeling, vous explique que, selon les années, les premiers thés de l’année sont récoltés parfois fin février, parfois à la mi-mars.
Je commence tout juste à déguster de petits lots de la nouvelle récolte, peu convaincants pour le moment. Les lots les plus précoces sont rarement les meilleurs, ils proviennent de parcelles situées à basse altitude.
Discret jardin de Chine
Souvent, je me trouve face à des montagnes recouvertes de théiers, et j’apprécie ce paysage spectaculaire, grandiose. Mais j’aime aussi la contemplation des jardins intimes, j’aime découvrir quelques rangées de théiers qui se cachent, qui verdoient à l’abri des regards. Ce jardin discret qui longe une rivière, à l’abri de grands arbres, dominé par la roche, se situe dans les Wu Yi Shan. Ouvrez l’œil si vous vous promenez de ce côté de la Chine, à votre tour vous apercevrez peut-être, en pleine campagne, ces arbrisseaux plein de poésie.
Une belle surprise du Népal
Andrew Gardner, pionnier des Grands Crus népalais, m’envoie cette photo de l’une des parcelles de sa plantation. Il lui a donné mon nom. C’est une belle surprise.
Cette attention d’Andrew me va droit au cœur. Andrew connait mes cépages préférés et c’est bien d’eux qu’il s’agit ici. Merci, Andrew, pour la qualité de ta production, ta passion, ton optimisme et ton enthousiasme.
L’incroyable variété des thés du Fujian
En Chine, le Fujian compte parmi les plus importantes provinces de thé. Importante sur un plan historique car c’est à partir de ses ports que les premières cargaisons de thé ont été embarquées vers l’Europe, importante également sur le plan du thé lui-même car le Fujian est la seule province du pays où l’on cultive des Oolongs et des thés blancs légendaires, mais aussi des thés verts, des thés noirs, des thés fumés et les plus beaux thés au jasmin du pays. Une incroyable variété.
Le jardin Margaret’s Hope fête ses 150 ans
Cette semaine, le jardin de Margaret’s Hope fête ses 150 ans et je suis convié à l’évènement. L’occasion pour moi de vous rappeler que le thé n’a été introduit en Inde que très tardivement, au milieu du XIXème siècle. C’est aux Anglais que l’on doit l’exploit d’avoir organisé les plantations de thé de ce pays, après avoir été voler des graines de théiers en Chine.
Le jardin de Margaret’s Hope manufacture des thés parfois exceptionnels, à l’instar du «Margaret’s Hope DJ40 Moonlight » ou encore du « Margaret’s Hope DJ219 Pure Av2 ». Deux grands crus de 2014 que l’on espère retrouver l’an prochain.
Un manque de main d’œuvre au Népal
De nos jours, le principal problème auquel sont confrontés les producteurs de thé népalais consiste en un manque de main d’œuvre. Une partie non négligeable de la population est partie travailler dans les pays du Golfe, ou bien en Malaisie. Du coup, on ne récolte plus que tous les quinze jours, sur certaines montagnes, ce qui nuit à la qualité du thé. Les plantations qui produisent les meilleures qualités, heureusement, sont moins affectées. Ce problème ne concerne pas que le thé. Toute l’industrie ainsi que l’agriculture du pays sont concernées.
Le Népal : des thés et des paysages exceptionnels
Le Népal produit de très grands thés, mais si peu de gens le savent…! Il faut des heures de route et parfois de marche à pied pour atteindre les montagnes sur lesquelles les fermiers cultivent le thé. En chemin, j’admire les paysages que sculptent les rizières en terrasse. Les paysans labourent à l’ancienne, à l’aide d’un buffle. La vie s’écoule avec lenteur. On écoute le chant des oiseaux. Ils annoncent le temps des récoltes.
Les « rock teas », une appellation mystérieuse
La semaine dernière je vous parlais des « rock teas », car je rentrais tout juste de cette région de Chine. Lorsque l’on demande aux fermiers locaux la raison de cette appellation, certains évoquent le fait que le thé doit être secoué à un certain stade de sa manufacture. Mais d’autres font l’analogie entre le goût lisse de ce thé, sa minéralité, sa force, et ces roches fantastiques autour desquelles poussent les camélias.