Au centre de l’île de Taiwan sont produits les Gao Shan Cha, ces thés de haute montagne qui ont la particularité d’être roulés en perles. Il s’agit de thés semi-oxydés, ils sont donc successivement flétris, légèrement oxydés, torréfiés, roulés, séchés puis emballés. Ces thés développent à la tasse et pour les meilleurs d’entre eux des notes végétales fraîches ainsi qu’un beau bouquet floral (rose, jacinthe, jasmin) assez opulent et soutenu par des notes beurrées-lactées, parfois légèrement vanillés. Des thés de haute volée dont la production est limitée.
Taïwan
Superbes thés primeurs 2015
Avis aux amateurs de Grands Crus ! Vous avez maintenant à votre disposition la plus belle sélection de thé au monde. En effet, cette époque de l’année est la meilleure pour découvrir les plus beaux thés qui existent, d’une extrême fraîcheur, tout juste arrivés par avion. Darjeeling de printemps et d’été, primeurs de Chine, Ichibancha du Japon récoltés en mai. Népal, Taiwan et Corée du Sud sont aussi de la fête.
Au début de l’été, pour l’amateur de thé, c’est tout simplement le bonheur !
A Taïwan, on prend soin des thés semi-oxydés
A Taïwan, lorsqu’il s’agit de laisser les thés semi-oxydés (wu long) flétrir dehors, on prend grand soin d’eux. En premier lieu on a investi dans un système de toile ajourée électrique que l’on positionne ou non au-dessus des feuilles selon l’intensité lumineuse. En second lieu, on va aérer un peu le thé, le ratisser avec beaucoup de précaution pendant des heures, et ce afin que la feuille ne risque pas de s’oxyder.
ps : Adeline me rappelle à juste titre que l’on peut facilement utiliser et à tort le mot fermentation à la place du mot oxydation. Lorsque l’on parle de thés semi-fermentés pour parler d’un wu long on fait une erreur et le terme propre est semi-oxydé.
Sous les palmiers de Nantou, le thé Dong Ding
A Taïwan, dans la région de Nantou par exemple, fameuse pour ses Wu Long (Dong Ding, etc.), les troncs immenses et filiformes des palmiers contrastent avec les rangées de théiers et donnent au paysage un aspect très graphique.
Il faut tout de même avouer que cette impression se trouve accentuée par le fait que j’ai un peu manqué de respect aux poseurs du premier plan en leur coupant la tête…
Wu Long de Taïwan, perles de thé
Les Wu Long de Taïwan font partie des meilleurs thés du monde. Dans quelques jours, nous recevrons d’ailleurs de sublimes Bao Zhong.
Pourtant, de cette île nous avons facilement l’image d’une région dont toute l’activité est tournée vers l’électronique et autres microcomposants. En tout cas pas l’image d’une île dont la majeure partie du territoire est occupée par des massifs montagneux. Taïwan est en effet divisée par la chaîne montagneuse centrale qui s’étend du nord au sud et en fait une destination très prisée des amateurs de randonnée qui aiment arpenter ses petits chemins escarpés. J’en croise régulièrement sur mes trajets, fatigués et tirant la langue pour certains, mais ravis de la beauté des paysages environnants.
Cette géographie offrant fraîcheur et humidité réunit les conditions idéales pour la production de thés de grande qualité et on rencontre des plantations un peu partout dans le pays, chaque région produisant des appellations distinctes. Les meilleurs thés de Taïwan sont les « bleu-vert »: les Bao Zhong, faiblement oxydés, les Wu Long roulés en perles (Jing Xuan, Gao Shan Cha) et les Bai Hao Wu Long.
Lorsque Carine (voir l’article Mes compagnons chercheurs de thé de vendredi dernier) a pris cette photo, nous étions dans le comté de Nantou, au centre de Taïwan. On y aperçoit le village de Lu Gu, accroché à la crête du massif des Shan Lin Xi, non loin du lac du même nom près duquel sont produits de fameux Dong Ding.
Mes compagnons chercheurs de thé
La plupart du temps, je voyage seul. Rien de tel que la solitude pour aller à la rencontre des autres, être disponible et nouer des contacts. J’avance à mon rythme, je vais de plantation en plantation au gré de mes désirs. J’y reste le temps qu’il faut pour me lier d’amitié avec les planteurs et en apprendre le plus long possible sur leur métier. Le soir venu, je pars en quête d’une auberge conviviale et, sitôt assis, j’engage la conversation avec mes voisins.
Il arrive toutefois que je sois accompagné, pour des voyages d’étude par exemple, lorsque je cherche à tout savoir sur les thés d’une région précise. Il faut alors prendre des notes, discuter avec les planteurs ou les fermiers, se faire expliquer le process de fabrication de chaque thé et questionner sans cesse, tout en prenant beaucoup de photos… On n’est pas trop de deux ou trois dans ce cas pour accomplir toutes ces tâches !
Mon meilleur compagnon de voyage est alors Mathias, à droite de la photo, avec lequel je partage la même passion depuis plus de dix ans. Et Carine, à gauche, Responsable de l’Ecole du Thé, nous complète parfaitement grâce, notamment, à son parcours d’aromaticienne.
Cette photo a été prise à Taïwan, à Beipu, plus exactement. Derrière nous, les plateaux en bambou sur lesquels on laisse suer les feuilles de Bao Zhong.