ARCHIVE DE avril 2021

Désir d’apprendre, désir d’harmonie

30 avril 2021
Désir d’apprendre, désir d’harmonie

Nous vivons dans un monde où les gens ont des opinions sur tout. Nous vivons dans un monde où les mêmes se révoltent pour un rien, parce qu’ils sont sûrs de détenir la vérité, de savoir mieux que quiconque. Cela m’est difficile à comprendre. Trop de certitudes ne favorise pas l’apprentissage, il me semble. Si aujourd’hui j’en sais un peu sur le thé, par exemple, c’est parce que durant des années j’étais convaincu d’être d’une grande ignorance. C’est le fait d’accepter cette ignorance, c’est le fait de reconnaître que j’en savais sait fort peu, de reconnaître que j’avais tout à découvrir, qui m’a permis d’apprendre. Quant au fait de se révolter contre tout, là aussi, c’est à mille lieux de ma manière de vivre puisque le métier de chercheur de thé consiste à rencontrer des gens qui pensent autrement, qui mènent d’autres vies que les nôtres, ont épousé d’autres croyances, d’autres coutumes. Et le bonheur de ce métier consiste précisément à aller à la rencontre de ces différences. Et comme mon métier se pratique principalement en Asie, même en cas d’opinion contraire, on aura pour but ultime la recherche d’une harmonie.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Avec Matthieu Ricard

22 avril 2021
previous arrow
next arrow
Slider

Croire en la beauté d’un monde qui ne serait pas guidé uniquement par les profits qui nourrissent une minorité au détriment de la majorité. Croire qu’une entreprise peut apporter du bonheur à ses salariés, du bonheur à ses clients, du bonheur à ses fournisseurs, en l’occurrence à ses fermiers. Inscrire l’éthique au cœur de ses valeurs. Croire qu’une entreprise non seulement peut mais doit avoir une démarche citoyenne et faire passer l’intérêt général avant l’intérêt particulier. Ne pas faire des bénéfices pour faire des bénéfices. Faire des bénéfices dans le cadre d’une croissance profitable, une croissance qui profite à chaque acteur, une croissance raisonnée, une croissance utile, une croissance qui ne se fait pas sur le dos de la planète, une croissance qui intègre le court, le moyen et le long terme, une croissance au bénéfice du développement humain.

(photos : Chloé Douzal, Alexandre Denni)

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Par bonheur

16 avril 2021
Par bonheur

Par chance, le coronavirus n’empêche pas les feuilles de thé de pousser. Par chance, le même virus n’empêche pas la récolte de s’effectuer. Par chance, les échantillons de thé nous parviennent. Par chance, nos papilles sont encore en état de fonctionner, notre odorat aussi, nous sommes plusieurs à déguster chacun des thés, nous faisons bien attention à nous protéger et par bonheur nous pouvons ainsi continuer à sélectionner les meilleurs thés qui soient, parmi ceux qui nous arrivent. Et par bonheur, nous est donné à chacun d’entre nous de pouvoir déguster, en attendant des jours meilleurs, les sublimes thés de printemps, entre autres, de pouvoir vivre ainsi en harmonie avec la nature, en harmonie avec celles et ceux qui sont loin et que nous retrouverons un jour, lorsque les conditions seront réunies pour voyager à nouveau.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Bien chercher

9 avril 2021
Bien chercher

Le thé a été introduit au Malawi à la fin du XIXème siècle, par des missionnaires écossais. Il pousse à l’extrême sud de l’ancien Nyassaland, à un jet de pierre du Mozambique. A l’instar de nombreux pays d’Afrique, l’essentiel de la production est destinée au marché du sachet. Mais il n’est pas impossible d’y trouver des thés plus rares, à condition de bien chercher.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Le bazar me manque

2 avril 2021
Le bazar me manque

Les rues népalaises me manquent, ces artères qui traversent les villages de montagne, ces chemins qu’une pluie rend boueux avant qu’un violent soleil ne les assèche jusqu’à en faire de la poussière. Elle se soulève au passage de ces Jeep toujours pressées qui klaxonnent pour éloigner tout ce qui encombre la chaussée, poules comprises. Elle se dépose sur l’étal d’un marchand qui de temps à autre sort de son échoppe, plumeau en main, et l’agite sans conviction. Ou bien balance un seau d’eau sur la chaussée. Ces villages aux maisons colorées, aux planches disjointes, me manquent. Ces odeurs de bazar, ces gens qui s’apostrophent, qui vous sourient, ces encens qui brûlent, ces couleurs, cette simplicité. Et soudain, le bruit du gong qui voyage de montagne en montagne au rythme de l’écho.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.