De la plante à la tasse
Darjeeling : un thé qui ne s’achète pas les yeux fermés
Il se vend dans le monde beaucoup plus de thé de Darjeeling que Darjeeling n’en produit. Par ailleurs, il existe des écarts considérables d’un jardin à un autre, en terme de qualité, et des écarts considérables de qualité au sein d’un même jardin. Ces différences s’expliquent par des variations climatiques fortes (un jardin peut manufacturer des thés exceptionnels en avril par exemple, ce qui est impossible en juillet en période de mousson), et par le fait qu’une même plantation possède des théiers à des altitudes très variées. A Tukvar, par exemple, il existe un écart de 1.000 mètres de dénivelé entre le sommet de la parcelle la plus haute et le point le plus bas de la plantation.
On se doit donc d’être vigilant lorsque l’on achète des thés de Darjeeling, on ne peut en aucun cas se fier à ce seul nom, aussi prestigieux soit-il. Et ce, d’autant que les plantations de plaine et de qualité médiocre jouxtent celles qui ont droit à l’appellation, et que la nature humaine étant ce qu’elle est, les tentations sont grandes de faire passer du thé de Terai pour du Darjeeling.
Pour les amateurs de Darjeeling de printemps, il faut encore attendre quelques semaines pour découvrir la nouvelle récolte de printemps, dans cette région du monde, les théiers entrent en dormance de novembre à février du fait de température du sol trop fraîche pour le camellia siniensis.
Les Pu Erh, une famille de thés fascinante
A cette époque de l’année, j’apprécie particulièrement savourer un Pu Erh après le repas. D’abord il est dit en Chine que ce thé « dissout les graisses » et aide à prévenir le cholestérol. D’autre part, j’aime son odeur de terre mouillée, de bois vermoulu, de paille humide, son odeur d’étable, de champignon, de mousse de chêne, son odeur de cave, de bois sec, de réglisse, son odeur de crinière, de cire, de silex, son odeur végétale, son odeur fruitée.
D’un pu erh à l’autre, la panoplie des notes olfactives est large, une raison supplémentaire de découvrir cette famille de thés fascinante, les seuls qui ont subi une réelle fermentation. Ils existent en vrac ou bien en galette, ils peuvent être « crus » ou bien « cuits », selon qu’ils ont fermenté selon une méthode traditionnelle ou bien de façon accélérée, ils peuvent enfin se bonifier en vieillissant, tels de bons vins.
Les plus beaux thés du monde au pied du sapin
Cet homme de rouge vêtu qui s’affaire, une hotte dans le dos, le reconnaissez-vous ? Il remplit sa hotte avec le plus grand soin et choisit pour vous, avec beaucoup de délicatesse, les plus belles pousses de thé. On aperçoit quelques sapins dans la brume. Je souhaite qu’au pied du vôtre, dans quelques jours, il dépose les plus beaux crus du monde.
Le pic d’Adam
Nombreux sont les Sri-Lankais qui auront au moins une fois dans leur vie gravi les pentes du pic d’Adam.
C’est un lieu de pèlerinage pour les bouddhistes qui y vénèrent, au sommet, l’empreinte du pied de Bouddha, mais également pour les hindous, les musulmans, et les chrétiens. L’ascension commence par une promenade dans les champs de thé que l’on traverse pour atteindre le sommet.
Une machine terrible pour le thé
Il m’est difficile de trouver du bon thé au Sri Lanka et voici la photo du coupable. Le procédé que l’on appelle rotorvane vise à exercer une pression très forte sur les feuilles de thé et permet de rouler trois fois plus de feuilles fraîchement flétries qu’une rouleuse traditionnelle. Le temps d’oxydation peut ensuite être réduit à quelques minutes tant la feuille a été malaxée.
Ce procédé est beaucoup utilisé dans les montagnes du centre du pays. Il est avantageux en termes de rendement mais à quoi bon puisqu’à la tasse on va acquérir de la puissance au détriment de toute subtilité aromatique.
Un magnifique bungalow
Les Anglais avaient le sens du confort. Ils ont fait construire de magnifiques bungalows, à l’époque coloniale. Ces constructions existent encore aujourd’hui, au milieu des champs de thé, comme ici à Gorthie (Sri Lanka). J’ai eu la chance d’y séjourner il y a peu. Un raffinement puisque l’on y sert une cuisine délicieuse et que dès les premières lueurs de l’aube on est séduit par la beauté du jardin.
Un champ de thé au Sri Lanka
Les plantations du centre du Sri Lanka, à défaut de produire du bon thé, sont d’une extrême beauté. Ici, le réservoir de barrage de Maussakelle met encore davantage en valeur les étendues vert-tendre des champs de thé.
L’art de la cueillette
Pour produire un thé de qualité, il faut commencer par récolter de façon fine, c’est-à-dire, prélever sur le rameau terminal, le bourgeon ainsi que les deux feuilles suivantes. Si l’on récolte davantage de feuilles, on va perdre en qualité. D’où l’importance de bien former les équipes en charge de la récolte et de valoriser leur travail.
Fort comme un Turc
Dans la plupart des régions du monde, une fois récoltées, les feuilles de thé sont transportées en tracteur. En Turquie, il arrive de voir des hommes porter à bout de bras des sacs absolument énormes. Ils les font ensuite dévaler les pentes, par dessus les théiers, jusqu’à la route.









