Cueilleurs et cueilleuses travaillent dur et pourtant, lorsque je les croise au milieu des théiers, ils me font de grands sourires. Ils m’observent avec une mine réjouie. Ces visages rayonnants contrastent avec ceux que l’on croise si souvent autour de nous. Dans nos villes, la vie n’est pas forcément plus facile ou plus difficile que dans une plantation de thé. Mais on oublie parfois de faire attention aux autres. On se regarde avec dureté. On vit un peu comme des étrangers. Pour un rien, on se plaint. Vivement dans mes montagnes !
Inde
Aujourd’hui 1er mai, célébrons la nature
Aujourd’hui, jour de fête du travail, nous allons nous contenter de regarder pousser les bourgeons. Nous allons nous promener. Admirer la nature. Admirer les nuances de vert. Puis nous asseoir. Contempler. Prendre le temps. Humer. Humer l’air du printemps. Sentir la terre qui s’éveille. Écouter. Écouter le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles. Puis le chant de la bouilloire.
Le roulage des feuilles de thé à Darjeeling
Lorsque vous lisez les notes de dégustations des Darjeeling, vous apprenez que la feuille peut être plus ou moins roulée, selon les lots. Voici à quoi ressemble la fameuse rouleuse. Dès que les feuilles de thé ont fini de se flétrir, à l’étage supérieur du bâtiment, on les fait tomber (photo) dans ce réservoir muni d’une presse. Le roulage, tel qu’il se pratique à Darjeeling, ne dure que quelques minutes. Il prépare la feuille, en la malmenant légèrement, à l’étape suivante : l’oxydation.
Thés et paysages d’Assam : un étonnant contraste
Les thés d’Assam ont des parfums de miel de tabac et d’épices, un profil aromatique très en relief, à l’opposé de certains paysages de cette région. Ces mêmes thés possèdent une notable astringence et là aussi le vocabulaire qui définit cette sensation en bouche tranche avec les mots que l’on pourrait utiliser pour définir le paysage. L’astringence produit une crispation des muqueuses, me dit le dictionnaire, tandis que ce beau champ de thé me détend à l’instant même où je le contemple.
Quelques bonnes nouvelles de Darjeeling malgré la météo défavorable
Les nouvelles que je reçois de Darjeeling ne sont pas très bonnes. Les planteurs sont ennuyés par la faible quantité de thé récolté courant mars. En cause, des températures basses, un faible ensoleillement ainsi qu’un manque de pluie. A ce jour, près d’un tiers de la production fait défaut. Pour autant et à condition d‘être très réactif, on trouve de beaux millésimes. J’ai déjà acheté plusieurs lots en provenance de jardins dont la qualité s’améliore d’année en année, comme Gielle, Rohini et Teesta Valley. Et un lot minuscule de « Puttabong SFTGFOP1 Moondrops » qui ravira celles et ceux qui auront la chance de pouvoir le goûter.
Fêtons le printemps !
Pour fêter avec vous l’arrivée du printemps, quoi de mieux que de faire une pause ensemble, de faire chauffer l’eau du thé, de s’asseoir, de se tenir bien droit, de ne penser à rien, de fermer les yeux, de respirer profondément tandis que les feuilles infusent, de se rendre disponible, de se préparer à recevoir le thé. Et puis d’ouvrir les yeux sur ce beau paysage, sur cet éveil de la nature, sur les premiers bourgeons qui s’ouvrent, sur la vie qui revient.
Les premières sélections de Darjeeling de printemps
Comme chaque année à la même époque, les premiers échantillons de Darjeeling 1st flush commencent à arriver. Ils sont peu nombreux la première semaine puis, au plus fort de la saison, vers la fin-mars, je peux en goûter des dizaines par jour. A chaque fois il s’agit de lots très petits, d’une centaine de kilos. Je viens d’en sélectionner deux : le Rohini « early spring », d’une part, le Longview FTGFOP1 ex-5, d’autre part. Des notes à la fois fraîches et végétales, florales et zestées, voici ce qui les caractérise.
Neiges éternelles du Kanchenjunga
Pour mes amis parisiens qui trouvent ce mois de janvier un peu trop doux, voici les neiges aussi rafraîchissantes qu’éternelles du Kanchenjunga. Ce gigantesque massif s’étend aux frontières de l’ancien royaume du Sikkim, du Népal et du Tibet, à quelques encablures de Darjeeling.
Dégustation de Darjeeling d’automne
Une balance, un minuteur, un crachoir, une tasse pour se rincer éventuellement la bouche entre deux liqueurs, un rai de lumière, tout y est. Certes, le bâtiment ne garde aucun souvenir de son dernier rafraîchissement mais peu importe ; les thés de Namring conservent toute leur aura et je suis attendu pour une dégustation de leurs meilleurs crus d’automne.
Le bonheur de recevoir
Au Japon, lorsque vous recevez un cadeau, vous ne l’ouvrez pas. Vous n’en ressentez pas le besoin. Successivement, vous admirez l’emballage puis remerciez la personne qui vous a fait ce présent. Vous êtes touché par son attention. Vous êtes comblé. A aucun moment vous ne l’ouvrez.
Et si, cette année, nous aussi nous nous satisfaisions du bonheur de recevoir un cadeau, sans se soucier de son contenu ? Et si nous prenions le temps de vivre ce moment merveilleux où quelqu’un nous offre quelque chose, ou quelqu’un se manifeste par une attention pour nous ?
Je vous souhaite de joyeuses fêtes !