Parce que les théiers craignent le gel, d’étranges silhouettes peuplent les champs de thé japonais. A leur extrémité et lorsqu’il tourne ses pales, un ventilateur empêche l’air glacé de stagner au-dessus des arbustes.
Parce que les théiers craignent le gel, d’étranges silhouettes peuplent les champs de thé japonais. A leur extrémité et lorsqu’il tourne ses pales, un ventilateur empêche l’air glacé de stagner au-dessus des arbustes.
Pour celles et ceux qui rêvent de beaux voyages, le mois d’octobre tient ses promesses dans les régions situées au sud de l’Himalaya comme ici, à Darjeeling. Après plusieurs mois de fortes chaleurs, d’orages et de pluies diluviennes, un ciel limpide laisse apparaître jusqu’aux plus hauts sommets.
Le théier est un arbuste à feuilles persistantes et la teinte de son feuillage ne varie donc pas à l’heure où, à l’été, succède un froid radieux. Pour trouver les couleurs de l’automne et coller ainsi à la saison, j’ai préféré chercher du côté des rooibos, précisément au moment où celui-ci s’oxyde après avoir été arrosé, et sèche à même le sol, en couches très fines.
Le jardin de Margaret’s Hope figure parmi les plus connus de Darjeeling. Sa réputation est justifiée par la qualité de ses thés et aussi dans la mesure où, de temps à autre, cette plantation produit des lots d’une qualité absolument remarquable. Bien sûr, il faut goûter beaucoup d’échantillons avant de dénicher la perle rare mais mon travail consiste précisément à déguster un grand nombre de thés chaque jour.
Au printemps dernier, j’ai acheté un lot de Margaret’s Hope dont vous vous souvenez sûrement si vous faites partie de celles et ceux qui ont eu la chance de le goûter. Le planteur l’avait baptisé « White Delight ». Et je viens de sélectionner un Margaret’s Hope DJ512 dont le bouquet floral incomparable vaut lui aussi le détour. Pour les connaisseurs, il est issu des cépages P312 et AV2.
Je déguste ces jours-ci de délicieux thés en provenance de Darjeeling. La récolte d’automne est précoce et je viens de sélectionner un Phuguri DJ168 ainsi qu’un Margaret’s Hope Pure Clonal DJ512, tous deux assez exceptionnels. Ils devraient arriver en France dans une dizaine de jours. Comme le savent les amateurs et pour schématiser, les Darjeeling d’automne sont en général plus boisés que les Darjeeling d’été, eux-mêmes plus fruités que les Darjeeling de Printemps. Et, quelle que soit la saison, ces thés poussent sur des montagnes qui offrent des vues à couper le souffle.
D’un pays à l’autre, d’une région à l’autre, l’organisation de la production de thé varie. Parfois, je visite d’immenses plantations qui recouvrent des flancs entiers de montagne. Mais il arrive souvent qu’un fermier indépendant cultive ses propres théiers plantés autour de sa maison comme c’est le cas ici, dans le sud du Sri Lanka.
Certaines plantations de thé valent particulièrement le détour. Celle que vous voyez ici se situe sur une toute petite île, au large de la Chine. Une île déserte, à l’exception d’une poignée d’habitants ainsi que de quelques moutons sauvages. Une île sur laquelle règne une profonde et palpable harmonie.
Il est difficile d’imaginer le travail que représente la fabrication des thés que nous buvons. Pour produire 1 kilo d’un très beau thé jasmin, par exemple, il ne faut pas moins de 2,5 kilos de fleurs de jasmin. Or, avec 100 fleurs on atteint à peine 25 grammes. Il ne faut donc pas moins de 10.000 fleurs, récoltées une à une à la main, pour parfumer un kilo de thé. Et cette cueillette, très artisanale, à laquelle j’assistais la semaine dernière dans le sud de la Chine, se fait parfois sous une chaleur caniculaire.
En Chine, c’est à la fin de l’été que l’on produit les plus beaux thés au jasmin du monde. Ils proviennent de la province du Fujian. L’assemblage du thé et des fleurs a lieu la nuit car la fleur de jasmin à une particularité, il faut attendre le soir pour qu’elle s’ouvre et dégage son incroyable parfum.
Le camellia sinensis se plaît sur les terres pentues car il n’aime pas que de l’eau stagne au niveau de ses racines. Dans certaines régions du monde comme au Népal ou bien ici à Darjeeling, ces pentes s’avèrent assez impressionnantes. Au hasard de mes promenades il m’arrive souvent de découvrir un petit village agrippé à la pente et qui surplombe un champ de thé. Parfois on se demande comment font les cueilleuses pour récolter les feuilles dans des conditions pareilles.