Si je devais choisir une image pour illustrer mon métier je choisirais celle-ci. Celle d’un pont. D’une passerelle. D’un pont qui relie deux univers : celui des producteurs de thé, d’un côté, celui des amateurs de thé, de l’autre.
Pont entre Orient et Occident. Pont entre ceux qui cultivent la lenteur et ceux qui voudraient tant la retrouver. Grâce au thé, par exemple.
La récolte du thé dans le sud du Sri Lanka
Il arrive que ceux qui récoltent le thé n’aient pas l’outil nécessaire à la transformation des feuilles. En ce cas, ils revendent le résultat de leur cueillette à un autre fermier qui lui, va transformer la feuille.
C’est le cas dans le sud du Sri Lanka où chaque manufacture envoie des véhicules collecter les sacs des petits producteurs.
Dégustations de thé
En ce moment, je déguste de cinquante à cent différents thés par jour.
Je les goûte par série de dix ou douze, environ. Lorsque vous goûtez autant de thés en même temps, vous les recrachez, pour des raisons évidentes. Mais surtout, vous goûtez chaque thé à deux reprises et dans un ordre différent afin de ne pas être influencé par les qualités ou défaut du thé qui précède.
En effet, on est tenté, lorsque l’on déguste plusieurs lots de suite, de sentir ce qui les oppose plutôt que ce qui les rapproche, et si je ne pratiquais pas cette double analyse, je pourrais passer à côtés de belles opportunités.
Hommage aux femmes qui travaillent dans le thé
La Journée de la Femme représente pour moi une excellente occasion de rendre hommage à toutes les femmes qui travaillent dans le thé. De la récolte à la manufacture en passant par le conditionnement et le contrôle de la qualité, le thé nécessite une importante main d’œuvre. Nombreuses sont celles qui mènent de front vie professionnelle et personnelle, à l’instar de l’infatigable Madame Zhou.
« Pourquoi buvez-vous du thé ? »
Lors d’une interview récente, une journaliste me demande pourquoi je bois du thé.
Je bois du thé pour me détendre, pour profiter d’un moment de calme, pour me créer ce moment. Je bois du thé pour être zen, pour faire une parenthèse, pour me faire du bien. Je bois du thé comme d’autres font du yoga, pour me préserver, pour me ressourcer. Et puis je bois du thé pour le plaisir de le préparer et le plaisir de l’offrir à d’autres que moi. Je bois du thé pour le bonheur de le partager.
En attendant les thés de Darjeeling
D’ici une à deux semaines je devrais commencer à recevoir un nombre important d’échantillons en provenance de Darjeeling. Les premiers jours je n’en reçois qu’une poignée mais plus on avance dans le mois et plus les récoltes s’intensifient.
Il m’arrive, en mars comme en avril, de déguster plus d’une centaine de thés en une seule journée.
Voici le portrait d’une cueilleuse qui ne porte pas encore la hotte habituelle. Comme moi, elle attend avec impatience que la saison commence.
Des nouvelles de Darjeeling
J’ai eu le plaisir de rencontrer ce matin Abhishek Bagaria, propriétaire de Phuguri Tea Estate, Orange Valley Tea Estate et Millikthong Tea Estate. Il espère récolter d’ici deux semaines dans ses différentes plantations. Après un hiver froid et sec, les conditions climatiques sont maintenant favorables.
Reste à souhaiter que les tensions politiques à nouveau vives à propos de l’épineuse question de l’autonomie de la région de Darjeeling ne vont pas conduire à des grèves et au blocage des routes.
Décidément, les thés de Darjeeling se méritent.
Dégustation de rooibos
Il existe différents grades de rooibos mais peu de différences entre eux. Le « Long Cut » offre cependant l’expérience la plus intéressante en terme de finesse et de puissance aromatique. Il est le plus harmonieux. C’est le seul que j’achète depuis des années.
Un détail amusant : lors des dégustations de rooibos en Afrique du Sud, on rétro-éclaire les tasses afin de pouvoir juger de la limpidité de la liqueur.
A Darjeeling, la récolte de printemps approche
Dans quelques semaines, la récolte des thés de printemps va débuter à Darjeeling.
Le climat a une influence déterminante sur la date des récoltes et les amateurs de thés de Darjeeling seront aussi heureux que moi d’apprendre qu’il vient enfin de pleuvoir là-bas, après une longue période de sécheresse.
Anil Jha, Planteur de Sungma, vient en effet de m’informer que dans la nuit du 16 au 17 février il avait plut dans la région entre 18 et 32 millimètres.
L’oxydation du rooibos
Aussitôt récoltées, les pousses du rooibos sont coupées puis arrosées d’eau. L’oxydation va alors pouvoir commencer. Cette oxydation a lieu en plein air et elle amène le rooibos à changer de couleur. Celui-ci va en effet passer du vert au brun. Lorsque l’oxydation a atteint un degré suffisant, on étale le rooibos sur le sol, en couche assez fine, afin de le faire sécher au soleil.