En Chine aussi bien qu’en Inde, lorsque l’on produit un thé de grande qualité, on va s’assurer jusqu’au bout que seules les meilleures feuilles ont été sélectionnées. Ici, à Fuding (Chine), on va regarder une à une toutes les feuilles du Bai Mu Dan qui vient d’être produit. C’est un travail qui demande de la minutie et beaucoup de patience. Et c’est seulement lorsque cette étape sera achevée que les feuilles pourront être mises en caisses et expédiées vers leur acheteur.
L’art délicat du flétrissage des thés blancs
Le flétrissage du thé blanc se faisait autrefois à l’air libre mais il est de nos jours de plus en plus souvent remplacé par un flétrissage dans une pièce chauffée et bien aérée. Cela permet de mieux maîtriser les conditions ambiantes. Ici, dans le Fujian (Chine), la température et le degré d’humidité sont contrôlés et la pièce jouit d’un système de ventilation sophistiqué. Ainsi les feuilles de ce Bai Mu Dan peuvent-elle peu à peu perdre leur teneur en eau.
Orgue à thé pour s’initier à l’olfaction
Les occasions d’exercer son odorat ne sont pas si fréquentes. Il faut bien dire que nous négligeons ce sens depuis notre plus jeune âge puisque si à l’école tout le monde a appris à reconnaître les couleurs il n’en est rien pour les grandes familles olfactives.
Pourtant, nous avons chacun la capacité de mémoriser un très grands nombre d’odeurs. Encore faut-il se donner les moyens de les mémoriser et, pour cela, le plus facile est de les nommer. En mettant un nom sur une odeur, comme on le fait avec chacune des couleurs que nous connaissons, nous nous donnons la possibilité de la mémoriser facilement. Et il ne reste alors plus qu’à passer à la suivante.
Cet orgue à thé, présent lors du dernier salon Maison et Objet, permet de façon ludique de s’initier à l’olfaction et de s’exercer à reconnaitre certaines des grands familles olfactives.
Théier arraché sous une chaleur de plomb
Arracher un théier nécessite une force remarquable car ses racines plongent profondément en terre. Mais si l’homme que vous voyez ici transpire autant ce n’est pas du fait d’avoir réalisé cet exploit. Le théier vient en effet d’être déraciné par une pelleteuse et cet homme se contente de débiter la souche de l’arbuste à l’aide d’une machette. Il transpire de façon intense car la chaleur en Assam et le très fort taux d’humidité que l’on rencontre ici atteignent des sommets.
Ce qui me surprend le plus ici, du côté de Jorhat, c’est l’absence totale de vent. Durant des mois vous ne voyez pas une feuille d’arbre remuer dans cette région de l’Inde enclavée entre les hauts plateaux tibétains, au nord, et les montagnes birmanes à l’est.
Les cueilleurs se donnent rendez-vous pour la pesée
A la mi-journée et aussitôt la cueillette terminée les cueilleurs se donnent rendez-vous pour la pesée.
Ici, à Dufflating (Assam), chacun attend son tour et va l’un après l’autre suspendre au crochet d’une balance mobile le sac contenant les feuilles qu’il a récoltées. Le superviseur note le nom de l’ouvrier et le poids du sac qui déterminera le montant de sa paye du jour. Vous pouvez remarquer que les sacs sont ajourés ce qui permet d’éviter que les feuilles commencent à s’oxyder. Elles doivent être intactes lorsqu’elles atteignent la factory, faute de quoi le thé serait gâté.
Darjeeling est sur une zone à forte activité sismique
Un séisme s’est produit ce dimanche dans le Sikkim et a fait de nombreuses victimes y compris dans la ville de Darjeeling située à moins de 100 km de l’épicentre. Bien sûr je pense d’abord aux victimes de cette catastrophe et je suis bien triste pour ceux qui ont de la peine. J’ai pris des nouvelles de nos différents producteurs de thé de la région et heureusement, de ce côté-là, tout le monde est sain et sauf.
Si les tremblements de terre sont assez rares à Darjeeling il n’en reste pas moins que cette région se situe sur une zone particulièrement active sur un plan sismique : elle se situe là où la plaque indienne se heurte à la plaque asiatique. En réalité, les habitants de Darjeeling souffrent plus fréquemment des glissements de terrain que des séismes. Ils se produisent tous les ans et font de nombreuses victimes.
Cette photo que j’ai prise à Darjeeling vous donne une idée de la façon dont on construit ici, sur des terrains en pente, et aide un peu à comprendre la forte vulnérabilité de la population en cas de catastrophe naturelle.
Le Palais des Thés au salon Maison & Objet 2011
Le salon Maison et Objet vient de fermer ses portes à Paris. Deux fois par an des visiteurs du monde entier qui sont uniquement des professionnels viennent visiter cette très belle foire qui s’intéresse comme son nom l’indique à la maison et à l’objet. Les arts de la table représentent une place importante dans cette manifestation et voilà pourquoi l’on peut trouver ici un stand du Palais des Thés venu présenter ses dernières collections. Une rivière de théières éclairées descendant du plafond a l’air de bien faire rire cette cueilleuse un peu illuminée projetée en plein Villepinte.
Des cueilleuses aux allures de reines
En Assam, à peine la récolte terminée, cueilleurs d’un côté, cueilleuses de l’autre, se rassemblent et partent avec leur précieux panier vers le lieu où l’on va procéder au pesage. Certaines cueilleuses tiennent leur récipient sous le bras mais la plupart vont le poser sur la tête. Un tissu roulé sur lui-même et placé précisément au sommet de leur tête sert de support au panier. Ces étoffes aux couleurs splendides leur font comme une couronne et leur donnent, je trouve, des allures de reines.
En Turquie, on récolte le thé avec une cisaille
D’une manière générale le bon thé se récolte à la main. On va prélever à l’aide du pouce et de l’index, d’un geste aussi précis que rapide, le bourgeon de la feuille ainsi que les deux premières feuilles situés sur chacun des rameaux.
L’usage de cisaille est fortement déconseillé mais il est répandu dans certaines régions du monde où l’on produit des thés sans mettre tous les efforts du côté de la qualité. Aussi sympathiques que soient les fermiers de la région de Rize (Turquie) et aussi accueillants soient-ils, il faut bien reconnaître que leur méthode de récolte confère au massacre.
Ici j’ose leur prêter main forte et j’ai un peu honte, je l’avoue, d’avoir été pris en flagrant délit tandis que je manie leur ustensile.
Une salle de dégustation comporte une face vitrée
Lorsque l’on goûte du thé on apprécie de jouir d’une lumière naturelle qui vient éclairer aussi bien les feuilles que l’infusion et même la liqueur. Ainsi on peut analyser le thé non seulement grâce à son palais, à son odorat, mais également grâce à la vue.
Voici donc pourquoi, dans la plupart des plantations, la salle de dégustation comporte une face vitrée qui laisse pénétrer largement les rayons du soleil. Les tasses de thé sont disposées le long de ces vitres et le temps que le thé infuse je peux répandre les feuilles sèches sur un carton afin de les observer et porter un jugement sur la qualité de la cueillette. Ou bien, toujours en attendant que le minuteur annonce que le temps de l’infusion est terminé, je peux saisir mon appareil photo, comme ici à Darjeeling, et chercher le meilleur angle pour immortaliser cette belle lumière matinale.