Avec le temps que nous avons eu en France durant ce mois de juin nous n’avons pas souvent craint l’insolation. Il n’en est pas de même partout. A Darjeeling, par exemple, en cette saison, lorsque les cueilleuses sortent leur parapluie c’est plus souvent pour se protéger du soleil que de la pluie. Elles ont le bon goût de préférer les couleurs vives et variées si bien que rien ne ressemble autant à ce paysage qu’une tasse de Darjeeling elle-même. Ses notes florales, fleuries et végétales vous réjouissent le palais.
De la plante à la tasse
Le travail de la feuille de thé en Chine
Le travail de la feuille de thé s’effectue ici, près de Hangzhou (Chine), à même les parois brûlantes du wok. On chauffe la feuille avant de lui donner la forme désirée, puis de la sécher. Le geste doit être particulièrement rapide et précis d’autant que nombreux sont les fermiers qui préfèrent travailler à main nue.
La magnifique source du Puits du Dragon
Avis aux amateurs de Long Jing. Voici précisément à quoi ressemble la source du Puits du Dragon qui a donné son nom à ce thé prestigieux ainsi qu’à la ville eponyme. Nous sommes ici à quelques kilomètres de Hangzhou (Chine).
Le Long Jing : un thé à 36 000 euros le kilo
La visite des dix-huit théiers impériaux de Long Jing constitue une étape obligée pour les touristes en promenade dans cette région. Ces théiers doivent leur statut à l’empereur Qian Long qui a souhaité manifester ainsi son engouement pour ce fameux «Puits du Dragon » qui reste aujourd’hui l’un des meilleurs thés verts de Chine.
Censés dater du XVIIIème siècle, je me demande si ces arbustes n’ont en réalité pas fait l’objet d’un remplacement discret tant certains de leur tronc ne font pas leur âge. Mais pour les acheteurs cela semble importer peu si l’on en croît le prix auquel s’est vendu cette année leur petite mais ô combien prestigieuse production : 36 000 euros le kilo !
Le premier thé de « Delmas Bari » vient d’arriver
Cela ne doit maintenant pas faire loin de dix ans qu’au sein du domaine de North Tukvar une parcelle porte mon nom. Ces hectares produisent à la meilleure saison un thé remarquable grâce au savoir-faire du planteur, bien sûr, mais aussi grâce à la qualité des théiers sélectionnés. Ils comptent ici parmi mes préférés.
Pour la première fois, un lot unique de cette parcelle est arrivé à Paris. Amateurs de notes délicates, fruitées et végétales, de parfum de fleur blanche, je vous donne son nom : Darjeeling North Tukvar DJ14 Delmas Bari.
Déguster de nouveaux thés constitue un vrai bol d’air
Tandis que nombre d’entre vous profitent du long congé de l’Ascension pour se mettre au vert, me voici à Paris devant ma table de dégustation et face à un nombre impressionnant d’échantillons. Le week-end ne suffira pas à les goûter tous. Alors que les récoltes sont arrêtées du côté de Darjeeling voici que de Chine me parviennent des thés verts primeurs aussi beaux les uns que les autres. Chaque année leur parfum végétal me fait comme un grand bol d’air. Et voici que je reçois également la plupart des productions népalaises qui ont atteint depuis près d’une décennie un excellent niveau. De nouveaux jardins les rejoignent et font parler d’eux. L’excellence se mérite et il leur a fallu des années pour en arriver là. Tels ces jeunes plants de thé qui reçoivent ici les soins les plus délicats.
Les feuilles du théier attirent aussi les grenouilles
Les feuilles du théier attirent de nombreux prédateurs, sûrement en raison de leur goût délicieux.
Outre ses qualités gastronomiques, le thé se veut synonyme de bien-être et de sérénité. Ce n’est pas cette inoffensive grenouille, ici très à ses aises, qui nous contredira.
Des panneaux pour attraper les insectes nuisibles
Dans les plantations de thé, on fourmille d’idées pour attraper les insectes nuisibles. Par exemple ici, à Hangzhou, on dispose des petits panneaux couverts de glue, un peu partout entre les théiers. Si le jaune fluorescent de ces accessoires attire les insectes ce sont surtout les phéromones dont ils sont enduits qui possèdent un fort pouvoir attractif.
Rien à voir, donc, avec ces panneaux électoraux qui fleurissent jusqu’à ce week-end aux abords de nos bureaux de vote.
Le Bi Luo Chun se manufacture avec dextérité
A l’instar de nombre de thés verts prestigieux originaires de Chine, le Bi Luo Chun se manufacture dans un grand wok. Je viens de quitter le lac Taihu sur les rives duquel il se cultive, pour rejoindre Suzhou.
La manufacture du Bi Luo Chun doit s’exercer avec une certaine dextérité quand on sait que la température peut monter à 180 degrés dans ce grand récipient. D’où le port de ces gants de coton.
Le Bi Luo Chun : un des thés les plus rares de Chine
Le Bi Luo Chun constitue l’un des thés les plus rares et les plus prestigieux de Chine. Mon ami Waterqian – qui figure parmi les rares fermiers à produire la meilleure qualité de Bi Luo Chun – me montre ici à quoi doit se limiter la récolte : un petit bourgeon accompagné d’une seule feuille. Une telle cueillette est rarissime. Elle explique le prix très élevé de ce thé dont le nom signifie « Spirale de Jade du Printemps ». En une journée chaque cueilleur ne récolte qu’environ deux kilos de feuilles fraîches qui ne donneront, après la manufacture, que deux cent petits grammes de thé.