Je vous ai promis il y a deux semaines l’arrivée d’un merveilleux « Rohini Early Spring ». Je vous avais indiqué qu’il serait disponible après les analyses phytosanitaires de rigueur. Hélas, il faut encore patienter. La procédure propre à Palais des Thés et que nous nommons SafeTea™ répond au souhait de vous garantir une qualité sanitaire optimale. Lorsqu’un thé est issu de l’agriculture biologique (certification AB), nous procédons à des contrôles aléatoires. En revanche, pour tous les autres thés, nous nous assurons de leur parfaite conformité par des analyses en laboratoire indépendant. Ce faisant, nous allons au-delà de nos obligations légales. Il faut donc accepter de patienter le temps d’effectuer tous les contrôles, quelques jours supplémentaires, pour une parfaite sécurité.
Inde
Rohini Early Spring, un grand cru issu du cultivar B157
À Darjeeling, le thé pousse à une altitude qui varie entre 100 mètres et 2.100 mètres. On récolte en premier sur les parcelles situées à plus basse altitude, bien sûr, climat oblige. Pour mémoire, le théier hiberne lorsqu’il est soumis à des températures diurnes inférieures à 12 degrés. Je viens d’acheter un lot de Rohini Early Spring. Un thé délicieux. Pourquoi est-il remarquable sur un plan gastronomique ? Non pas en raison de la situation de la plantation, mais parce que le cultivar est qualitatif. Il porte le nom de B157 (Bannockburn 157). La parcelle est, de surcroît, entièrement plantée de ce cultivar, ce qui est inhabituel à Darjeeling où de nombreuses sections sont composées d’une mosaïque de différents types de théiers. Ce thé est délicieux, d’autre part, du fait que le planteur – qui sait bien que son jardin ne fait pas partie des plus réputés -, déborde de créativité lorsqu’il s’agit de mettre au point des thés rares. Il travaille sa manufacture, notamment, modifiant chacun des paramètres (intensité du flétrissage, du roulage, de l’oxydation, du séchage) jusqu’à obtenir la liqueur qu’il désire. Ici, nous avons un thé d’une grande finesse, d’une verdeur puissante et d’une fraîcheur intense. Ce grand cru sera disponible, après les analyses phytosanitaires de rigueur, aux environs du 22 mars prochain.
Kotagiri Frost : en attendant Darjeeling
Les thés du sud de l’Inde offrent une alternative intéressante à ceux du nord, lorsque ceux-ci n’ont pas encore poussé, faute d’une montée des températures suffisante. Sur les monts Nilgiris, on manufacture le thé à la façon de Darjeeling et le Kotagiri Frost figure parmi les plus fameux du moment. A la tasse, une verdeur, une fraîcheur intense qui nous dit que le printemps est bien là. Ce grand cru sera disponible, après les analyses phytosanitaires de rigueur, aux environs du 15 mars prochain.
Darjeeling ouvre le bal
Chaque année, ce sont les thés de Darjeeling qui ouvrent le bal des nouvelles récoltes. En 2021, Covid ou pas Covid, le résultat sera le même si tant est que l’on ne confine pas du côté des contreforts himalayens. Alors la récolte pourra débuter, comme à l’accoutumée, aux alentours de la fête de Holi. Après un hiver sec (les dernières pluies importantes datent de septembre), les théiers sont à la peine. Il va falloir qu’il pleuve pour que les bourgeons qui ne demandent qu’à se développer se transforment en feuilles.
Singbulli change de mains
Les plantations de thé changent parfois de mains et c’est une information importante pour un chercheur de thé. Le jardin de Singbulli (photo), à Darjeeling, vient d’être vendu. Quel sera le prochain planteur ? Quelle connaissance aura-t-il du thé et quelle façon de manufacturer sera la sienne ? Autant de questions qui montrent que l’on ne peut pas se fier au seul nom d’un jardin. La vie des tea estate évolue et avec elle la qualité des thés qui y sont produits. Pourvu que dans le futur, Singbulli continue de manufacturer les délicieux thés auxquels nous avons été habitués, je pense à ces fameux thés produits à partir du cultivar AV2 et sur la meilleure parcelle, celle de Tingling.
Une piqûre recherchée
A l’heure où tout le monde parle de piqûre, je voudrais vous donner le point de vue du théier. Dans certaines parties du monde, à Taiwan et à Darjeeling, notamment, un insecte qui se nomme le paoli (Jacobiasca formosana) vient piquer la feuille du camellia sinensis. La réaction à cette piqûre ne se fait pas attendre et développe, en tasse, une puissance aromatique rare et très recherchée. On retrouve ce bouquet olfactif dans un Oriental Beauty, par exemple, ou bien un Darjeeling Muscatel. Les fermiers de ces régions protègent du mieux qu’ils peuvent l’insecte afin de s’assurer que la piqûre aura bien lieu.
Assurance tout risque
Si les divinités indiennes pouvaient nous être d’un quelconque secours dans cette lutte contre la Covid19, je les implorerais sans hésiter et à titre d’offrande je déposerais à leur pied leur poids en thé. En Inde, pays où les dieux sont légions, la religion est partout et jusque sur le camion que le routier peint aux couleurs de celui sous la protection duquel il se place. Une assurance transport bien utile dans un pays où les règles de circulation, si elles existent, ne sont pas toujours partagées.
Délabré
Si je choisis cette photo aujourd’hui, ça n’est pas pour illustrer les difficultés dramatiques que rencontrent les hôtels du fait du Covid 19 et de l’arrêt du tourisme, mais pour le bonheur de vous emmener dans les rues de Kolkata, une ville assez délabrée, certes, mais qui ne m’en est pas moins chère. Elle s’est développée entre autre grâce au thé. Kolkata, c’est un port, et de nos jours encore les entreprises de thé y ont leur siège. On y trouve les plus importantes enchères du pays et depuis les quais de l’ancienne capitale de l’Inde sont embarquées tous les thés d’Assam, des plaines du nord et de Darjeeling.
La vallée de Kangra
Aujourd’hui, je vous emmène dans la vallée de Kangra, aux confins de l’Etat du Pendjab et de celui du Cachemire, en Inde. Une région où les plantations de thé ont été organisées par les Anglais dans la seconde moitié du XIXe siècle.
En 1905, un terrible tremblement de terre ravagea les domaines et nos amis British abandonnèrent la production de peur qu’à nouveau, la terre ne s’ouvre en deux. Plus d’un siècle plus tard, les mêmes plantations se portent à merveille, on y récolte un thé dont la qualité s’est nettement améliorée avec les années, et aucun tremblement de terre majeur n’y a été ressenti depuis.
Je vous emmène à Kolkata
Rien de tel pour se déconfiner en douceur que de voyager depuis son fauteuil. Je vous emmène aujourd’hui à Kolkata, ville du thé par excellence. Le soir, le long du bras du Gange qui se nomme le Hooghly, des Bengalais viennent faire leurs ablutions et plonger dans les eaux sacrées tandis que d’autres attendent le passeur qui les conduira sur la rive opposée de ce fleuve majestueux qui inonde de joie cette ville tentaculaire.