Inde

La vallée de Kangra

23 octobre 2020
La vallée de Kangra

Aujourd’hui, je vous emmène dans la vallée de Kangra, aux confins de l’Etat du Pendjab et de celui du Cachemire, en Inde. Une région où les plantations de thé ont été organisées par les Anglais dans la seconde moitié du XIXe siècle.

En 1905, un terrible tremblement de terre ravagea les domaines et nos amis British abandonnèrent la production de peur qu’à nouveau, la terre ne s’ouvre en deux. Plus d’un siècle plus tard, les mêmes plantations se portent à merveille, on y récolte un thé dont la qualité s’est nettement améliorée avec les années, et aucun tremblement de terre majeur n’y a été ressenti depuis.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Je vous emmène à Kolkata

20 mai 2020
Je vous emmène à Kolkata

Rien de tel pour se déconfiner en douceur que de voyager depuis son fauteuil. Je vous emmène aujourd’hui à Kolkata, ville du thé par excellence. Le soir, le long du bras du Gange qui se nomme le Hooghly, des Bengalais viennent faire leurs ablutions et plonger dans les eaux sacrées tandis que d’autres attendent le passeur qui les conduira sur la rive opposée de ce fleuve majestueux qui inonde de joie cette ville tentaculaire.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

A Darjeeling, une situation très difficile

24 avril 2020
A Darjeeling, une situation très difficile

Une région m’inspire une inquiétude particulière en ces temps de pandémie, il s’agit de Darjeeling. Au mois de mars dernier, pour le début des récoltes, j’étais sur place. J’ai pu constater que la situation sociale n’était pas bonne. Un certain nombre de plantations n’avaient pas versé leur salaire aux cueilleuses et celles-ci demandaient naturellement comme préalable au fait de reprendre leur activité, le paiement de l’arriéré. Devant le refus des plantations concernées qui justifiaient le non-paiement en arguant du fait qu’elles perdaient de l’argent et n’étaient pas à même de procéder à ces paiements, dans un nombre significatif de jardins, les feuilles de thé n’étaient plus récoltées.

Difficile de savoir précisément quelles sont les plantations qui sont rentables à Darjeeling et lesquelles ne le sont pas. Depuis des années, c’est un sujet qui revient. Beaucoup de planteurs s’accordent sur le fait qu’il est ici très difficile de ne pas perdre d’argent, malgré les bas salaires et malgré les prix de vente élevés du thé. Sachant que le printemps est justement la saison où se rencontrent les prix les plus hauts, le confinement que nous connaissons et qui se pratique aussi en Inde risque fort d’avoir comme conséquence la fermeture d’un certain nombre de jardins.   

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Au grand air

27 mars 2020
Au grand air

Les cueilleuses de thé ont moins que d’autres à craindre du coronavirus. Elles se rendent à pied à leur travail, elles se déplacent en file indienne, elles travaillent à bonne distance l’une de l’autre et au grand air, s’il vous plaît. Malheureusement, cela ne suffit pas dans un pays de plus d’un milliard d’habitants, et voilà maintenant toute la population indienne confinée. Pourvu que ce fléau qui nous prive de leurs délicieux thés ait la bonne idée de prendre ses cliques et ses claques et de retourner là d’où il vient, sous les écailles d’un pangolin.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Y a d’la joie !

13 mars 2020
Play
previous arrow
next arrow
PlayPause
Slider

Depuis près de vingt ans on n’avait pas vu ça à Darjeeling : un hiver pluvieux. Depuis près de vingt ans, les planteurs ne cessent de se plaindre de la sécheresse qui sévit en janvier, en février ou bien les deux à la fois. En 2017, comble de malchance, pas une seule goutte d’eau n’était tombée entre octobre et mars. En 2020, enfin, la région a subi de magnifiques précipitations durant tout l’hiver. Mais l’eau ne fait pas tout. Pour que les feuilles du théier poussent, il leur faut aussi de la chaleur. Or cette année, voilà qu’il fait trop froid pour que les feuilles se développent. 

En attendant que la terre se réchauffe, on déguste à nouveau les thés de l’an dernier pour se les remémorer ainsi que les rarissimes lots de basse altitude tout juste produits en quantité minuscule. Et du côté des cueilleuses, on se fait une joie de chanter.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

En attendant l’Inde du Nord, découvrez l’Inde du Sud

6 mars 2020
En attendant l’Inde du Nord, découvrez l’Inde du Sud

Chaque année vous êtes nombreux à attendre de pied ferme les premières récoltes de printemps, en provenance de Darjeeling. Mais comme vous le savez peut-être, les premiers thés de Darjeeling ne sont pas les meilleurs et il est préférable de ne pas se précipiter.

Cela tombe bien, je viens de sélectionner au Tamil Nadu un Kotagiri Frost assez exceptionnel. Si l’Inde du Sud  produit du thé en quantité monumentale, la qualité est rarement au rendez-vous. Pourtant, en cherchant bien, on trouve de petites plantations capables de manufacturer, à certaines périodes de l’année, des thés remarquables. Tel est le cas de ce Kotagiri Frost qui sera disponible sous quinze jours et que je vous invite à déguster le temps que les brumes de l’hiver se dissipent du côté de l’Himalaya et offrent au tendres pousses la liberté de grandir.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Une question d’altitude

21 février 2020
Une question d’altitude

À Darjeeling, la récolte va bientôt commencer. Heureusement, la cueillette s’y effectue encore à la main. Ce sont les parcelles situées à basse altitude sur lesquelles on récolte en premier lieu et ce, pour une raison simple : les théiers ont bénéficié d’une température plus élevée et le bourgeon terminal a donc poussé plus rapidement. Sur cette photo, on comprend que l’on se trouve en fond de vallée du fait de la pente peu accentuée et de la densité du couvert qui préserve les arbustes d’un excès de soleil. 

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Une appellation peu précise

24 mai 2019
Une appellation peu précise

On parle de « récolte de printemps » pour désigner les premiers Darjeeling de l’année mais en réalité cette appellation est légèrement trompeuse dans la mesure où la récolte ne coïncide pas tout à fait avec la saison. Pour deux raisons. D’une part, les plantations de basse altitude qui pratiquent l’irrigation bénéficient de températures plus clémentes et produisent quelques fois de petits lots dès la fin février. D’autre part, on récolte tous les 8 à 10 jours les feuilles qui poussent sur un même rameau, or il se trouve qu’après trois pousses successives, le rameau contrarié donne une pousse latérale de moindre qualité (appelée banjhi) qui marque la fin des premières récoltes. La récolte de printemps s’arrête donc en réalité aux alentours de mi-avril.  

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Admirer

10 mai 2019
Admirer

Quelle est la personnalité que vous admirez le plus, me demande Sylvie Lavabre, journaliste à LSA, à l’occasion d’un portrait chinois. J’admire les gens qui ne baissent pas les bras, j’admire les aventuriers, les artistes. J’admire aussi la tolérance, la non-violence. J’admire les gens qui ne se compromettent pas, qui sont capable de poursuivre un autre but que de celui de gagner davantage d’argent, de conquérir davantage de pouvoir. J’admire les altruistes, ceux qui pensent que le bonheur des autres fera leur bonheur. J’admire les premiers de la classe, les champions, les Meilleurs Ouvriers de France et tous les gens qui osent. J’admire ceux qui ratent et s’en remettent et trouvent la force de redémarrer. J’admire ceux qui consacrent une partie de leur vie ou bien leur vie entière à élever les autres, élever des enfants, éduquer, enseigner. J’admire enfin les gens qui savent trouver le bonheur dans ce qu’ils ont.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Des talus et des haies

26 avril 2019
Des talus et des haies

Lorsque je traverse certaines régions de France, je suis effaré. Où sont les haies ? Où sont les talus ? Lors de mes voyages lointains, si je rencontre une plantation de thé qui s’étend à perte de vue, sans un arbre, sans un talus, sans une haie, je pars en courant. Je sais bien que je ne peux pas y trouver un thé propre, un thé produit dans des conditions respectueuses de la nature. Pour produire un thé propre, sans produits phytosanitaires, on a besoin de la nature. On a besoin des coccinelles pour attaquer d’autres insectes, on a besoin des oiseaux pour en éliminer à leur tour, on a besoin des vers de terre pour aérer les sols, on a parfois besoin des vaches pour que leurs bouses mêlées à des déchets végétaux nourrissent les vers et enrichissent les sols. Et toutes ces bêtes ne peuvent être présentes que si elles disposent d’un habitat. Donc un talus. Donc une haie. Des arbres. Voire une étable. Dans mon métier de chercheur de thé – métier qui consiste à découvrir un bon produit issu d’une agriculture respectueuse, issu de méthodes culturales propres et pérennes-, un champ d’un seul tenant sur des centaines d’hectares est une vision d’horreur.
Ici, à Poobong (Inde), un paysage qui offre la possibilité d’une biodiversité.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.