Ma sélection de Darjeeling de Printemps achevée, la saison des Népal bat son plein, puis c’est au tour des Primeurs de Chine de s’annoncer avant que n’arrivent les premiers Ichibancha japonais. Entre le 1er mars et le 10 mai de chaque année, je peux déguster plus de cent thés par jour, sans compter ceux que je fais infuser plusieurs fois, lorsque j’hésite entre plusieurs lots. Le pic de cette plaisante activité, que j’attends toujours avec tant d’impatience, se situe autour de la fin avril. A cette période de l’année, tant d’échantillons s’amoncellent chaque matin au gré des plis express venus tout droit du Népal, d’Inde, de Chine ou bien du Japon, qu’il m’arrive parfois de ne plus savoir à quel Saint me vouer.
Japon
Le bonheur de recevoir
Au Japon, lorsque vous recevez un cadeau, vous ne l’ouvrez pas. Vous n’en ressentez pas le besoin. Successivement, vous admirez l’emballage puis remerciez la personne qui vous a fait ce présent. Vous êtes touché par son attention. Vous êtes comblé. A aucun moment vous ne l’ouvrez.
Et si, cette année, nous aussi nous nous satisfaisions du bonheur de recevoir un cadeau, sans se soucier de son contenu ? Et si nous prenions le temps de vivre ce moment merveilleux où quelqu’un nous offre quelque chose, ou quelqu’un se manifeste par une attention pour nous ?
Je vous souhaite de joyeuses fêtes !
D’étranges silhouettes dans les champs de thé japonais
Parce que les théiers craignent le gel, d’étranges silhouettes peuplent les champs de thé japonais. A leur extrémité et lorsqu’il tourne ses pales, un ventilateur empêche l’air glacé de stagner au-dessus des arbustes.
Dégustation de matcha pâtissiers
Chaque jour j’ai le plaisir de déguster des thés très différents les uns des autres. Mais la technique est la même et à chaque dégustation mes sens sont en éveil. Je suis attentif aussi bien à la couleur du thé, à son odeur, à son toucher, qu’à ses arômes.
Ici, je déguste trois différents matcha pâtissiers afin de sélectionner le meilleur d’entre eux. C’est avec ce thé vert dont la feuille a été broyée et qui nous vient du Japon que vous allez pouvoir parfumer des financiers, des sorbets, entre autres. Et pourquoi pas une bûche ?
Un joli cadeau d’un fournisseur japonais
Lorsque je rencontre des producteurs de thé on s’échange toujours de petits cadeaux. C’est une manière jolie de se dire le plaisir de travailler ensemble.
L’un de nos fournisseurs japonais avec lequel je viens de passer la journée m’a offert ces ravissants personnages en céramique. Je les ai photographiés à la lumière du matin, avant de leur faire offrande d’un Gyokuro . Lorsque je les contemple je ressens une bienfaisante sérénité.
Après le kyusu, place au bateau à thé chinois
Tandis que je quitte le Japon pour la Chine je troque donc le « kyusu » pour le bateau à thé. On verse d’abord le thé dans une première tasse assez étroite. Et l’on va vider cette tasse dans celle plus évasée. La tasse à sentir garde longtemps les parfums de la liqueur et aide à découvrir chaque fragrance tandis que l’on va déguster le thé à partir de la seconde tasse, la tasse à goûter.
Visite des premiers jardins de thé japonais
La visite des premiers jardins de thé du Japon se mérite. Ceux-ci ont été plantés sur l’île de Kyushu, à priori autour du XIIème siècle. Il s’agit de très petits jardins installés à flanc de montagne. Leur rendre visite nécessite de traverser d’épaisses forêts boisées pour l’essentiel de magnifiques cryptomères. Vous marchez sur sur un petit sentier bien tracé et puis, au détour d’une clairière, vous découvrez un jardin de thé.
Une stèle qui mérite le détour sur l’île de Kyushu
Cette stèle n’a l’air de rien mais figurez-vous que pour les amateurs de thés japonais elle mérite le détour. Il est en effet inscrit dans la pierre que c’est ici que le moine Eisai, venant de Chine et plus précisément de Long Jing, a planté les graines de théiers qu’il avait rapportées avec lui. Du reste, on aperçoit quelques plans de Camellia Sinensis sur la droite. Je suis donc en ce moment sur l’île de Kyushu, près de la ville de Saga, là où l’aventure du thé japonais a commencé.
Des stèles comme celle-là, je dois tout de même vous avouer qu’ il en existe quelques autres sur la même montagne, portant à peu de choses près la même mention.
Tokoname, un haut lieu de la céramique japonaise
La ville de japonaise de Tokoname, située à deux pas de Nagoya, fait partie des lieux les plus réputés en matière de céramique. Des artisans fameux y travaillent dans leur propre atelier qui se situe parfois dans leur maison. Nombre d’entre eux fabriquent les célèbres « kyusu », ces théières de petite taille, de forme parfois un peu aplatie, dotées d’une anse perpendiculaire au bec. On y prépare les meilleurs Gyokuro ou bien de non moins délicieux Sencha.
Le salon de thé Zen Kashoin à Kyoto
Au Japon se mêle tradition et modernité. Cette mixité vaut également pour les maisons de thé. Dans une ville comme Kyoto, par exemple, près de laquelle je me trouve en ce moment, vous pouvez découvrir des établissements de plus de deux cents ans d’âge qui valent le détour. De mon côté, j’apprécie le charme et le calme d’un endroit épuré et confortable tel que le salon de thé Zen Kashoin, situé dans le centre de la ville. On y déguste des glaces au matcha et autres pâtisseries, accompagnées de son thé vert préféré.