ARCHIVE DE 2010

A Darjeeling : l’idée d’un état séparé fait débat

22 octobre 2010
A Darjeeling : l’idée d’un état séparé fait débat

Depuis une trentaine d’années la situation politique à Darjeeling reste tendue. Si tout le monde s’accorde pour rester au sein de l’Union Indienne, une partie importante de la population souhaite jouir d’une certaine indépendance et disposer d’un état indien qui lui soit propre, au lieu de faire partie du Bengale-Occidental, comme aujourd’hui. Un état séparé, à l’instar du Sikkim voisin, permettrait peut-être de disposer de bien meilleures infrastructures et de toucher des subventions directement de la capitale, Delhi, au lieu d’attendre de Kolkata une aide qui ne vient pas. Par ailleurs, la majeure partie de la population de Darjeeling est constituée d’Indiens d’origine népalaise, qui aimeraient bien prendre eux-mêmes les décisions qui les concernent. Certains lui ont déjà donné un nom que l’on voit fleurir le long des routes et que ces manifestantes reprennent lorsqu’elles scandent, dans cette rue de Darjeeling « We want Gorkhaland !». Vous remarquerez qu’elles brandissent deux drapeaux différents, celui du futur Gorkhaland, précisément, et celui de l’Inde, preuve de leur volonté que le nouvel état soit bien ancré au sein de l’Union Indienne.

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Ici, dans l’Himalaya, on confie ses prières au vent

19 octobre 2010
Ici, dans l’Himalaya, on confie ses prières au vent

Ce dimanche je suis monté au temple qui surplombe Darjeeling, à quelques dizaines de mètres de Chowrasta. La difficulté majeure de cette promenade constitue à éviter les hordes de singes qui ne demandent qu’à vous dépouiller et montrent leurs crocs acérés pour peu que vous ayez dans les poches la moindre nourriture. Une fois arrivé au temple j’en fais doucement le tour, ou bien m’assois sur l’un des bancs de pierre pour observer les fidèles. Dans tous les cas je ne peux m’empêcher, à un moment ou à un autre, de lever le nez pour contempler les drapeaux de prières, ces morceaux de toiles sur lesquels on a imprimé des vœux ou bien des mantras. Puis que l’on confie au vent afin qu’il les exauce.

Cette poésie me fascine et m’apaise, j’observe ces toiles de rien du tout, multicolores, se balancer doucement au gré de ce souffle qui va de la terre au ciel et conduit nos prières jusqu’aux dieux.

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Ce dimanche à 14h45 sur France 5 « Thé pour tous » !

15 octobre 2010
Ce dimanche à 14h45 sur France 5 « Thé pour tous » !

Les documentaires sur le thé ne sont pas si fréquents, alors quand il en passe un à la télé autant ne pas le rater. France 5 diffuse justement dans le cadre de la série « Global Drinks », ce dimanche à 14h45, un documentaire intitulé « Thé pour tous ». Le reportage dure 52 minutes, ce qui est assez exceptionnel. Le réalisateur, Stefano Tealdi, s’est promené du Japon à Taïwan, du Royaume-Uni à l’Inde, en passant par Paris. Nous nous sommes rencontrés il y a un an et j’ai eu plaisir à accepter qu’il me suive dans les montagnes de thé. Nous nous sommes donc retrouvés à Kolkata en février dernier. Puis nous avons pris la route de Darjeeling en compagnie de Sandro DeFrino, son caméraman, et d’Angelo Galeano, son preneur de son.

Se promener avec une équipe de télé dans des endroits que vous aimez, au bout du monde, n’est pas simple. Autant se balader avec un éléphant dans un magasin de porcelaine. Mais avec Stefano, Angelo et Sandro cela a été un vrai plaisir, ils ont tous les trois fait preuve d’une très grande délicatesse à l’égard de tous les gens que je leur ai présentés, et d’une profonde finesse dans la compréhension des subtilités locales. C’est rare. Je suis donc heureux de les avoir rencontrés, je crois que quelque chose comme de l’amitié est née entre nous et j’ai hâte de visionner leur film.

Sur cette photo prise à Kolkata, Stefano Tealdi, que l’on voit de dos, discute avec Krishan Katyal, Directeur de la société de vente aux enchères J Thomas & Co. Krishan est l’un des meilleurs experts Indiens, j’aurai sûrement l’occasion de vous reparler de lui.

Ps : pour celles et ceux qui, comme moi, n’ont pas la télé, vous pouvez cliquer ici http://documentaires.france5.fr/documentaires/global-drinks/pour-tous pour visionner l’émission avant le 25 octobre prochain.

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Gopal Somani : un planteur expérimenté à Darjeeling

12 octobre 2010
Gopal Somani : un planteur expérimenté à Darjeeling

Demain je vais rendre visite à mon ami Gopal Somani. Gopal fait partie des personnages les plus importants de Darjeeling. Il est l’un des deux ou trois planteurs les plus expérimentés et produit des thés qui atteignent des prix parmi les plus élevés. Aujourd’hui il supervise à la fois la plantation de Puttabong et celle de North Tukvar, un terroir immense qui s’étend sur plus de 1 000 mètres de dénivelé et qui produit, en saison, des lots exceptionnels. Exigeant et attentif, il a formé au cours des deux dernières décennies de nombreux planteurs de Darjeeling qui ont fait leurs classes auprès de cet expert. Inutile de vous préciser combien j’ai pu apprendre avec lui.

Demain nous allons donc ensemble parcourir la plantation de North Tukvar puis déguster ses thés récents. Ensuite il m’invitera à déjeuner dans son bungalow. Et si, par hasard, j’avais le malheur lors de ce repas de me servir de ma fourchette pour manger au lieu de ma seule main droite, comme il est de coutume en Inde, il me lançerait son fameux : « Mais pourquoi utilises-tu ta fausse main pour te nourrir alors que les dieux t’en ont donné une vraie !»

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Chowrasta, le cœur de Darjeeling

8 octobre 2010
Chowrasta, le cœur de Darjeeling

La place principale de Darjeeling, son centre, son cœur se nomme Chowrasta. Il faut venir là le dimanche pour se rendre compte à quel point elle est populaire. On vient de toutes les montagnes environnantes, on fait plusieurs heures de route pour passer ici une partie de son après-midi, assis sur l’un des nombreux bancs, à siroter un chaï, le fameux thé aux épices. Pour l’œil exercé il est aisé de différencier à leur costume les femmes Sikkimaises des Népalaises, les Tibétaines des Bhoutanaises et les touristes Indiens, souvent de Kolkata, qui ont froid ici et s’enrobent la tête d’une écharpe, nœud en l’air, à la façon d’un œuf de Pâques. Quant aux gamins, on les hisse sur la selle de l’un des nombreux chevaux pour une belle promenade sur le Mall.

Il ne faisait pas bien chaud ce matin sur Chowrasta, à l’heure où les boutiques ouvrent à peine, à l’heure des premiers badauds, mains dans les poches. A l’heure où l’on a encore toute la place pour jouer quand on a un beau ballon jaune comme ça !

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A Darjeeling, les momos sont l’un de mes plats préférés

5 octobre 2010
A Darjeeling, les momos sont l’un de mes plats préférés

Lorsque je suis à Darjeeling les momos constituent l’un de mes plats préférés. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec cette nourriture typique des régions himalayennes, il s’agit d’une pâte que l’on cuit à la vapeur et qui contient soit des légumes « veg momos » ou bien du poulet haché « chicken momos ». Les momos font penser, bien sûr, aux Dim Sum chinois avec lesquels ils entretiennent une certaine parenté.

Avant même d’arriver à Darjeeling, lorsque je suis en chemin, je m’arrête à Kurseong, au Tourist Lodge, pour en avaler une bonne assiette. A Darjeeling même, deux restaurants tibétains fameux, que l’on aurait tort de prendre pour des bouis-bouis, le Dekeva’s et le Kunga, en font leur spécialité. Un régal. Voici deux recettes pour les amateurs, les proportions sont bien sûr différentes selon que l’on propose les momos en entrée, ou bien que l’on en fait un plat principal :
Momos végétariens (recettespourtous.com)
Momos à la viande de boeuf (Elle à table)

Il va sans dire que chacun est libre d’adapter ces recettes selon son goût, de changer une viande pour une autre, de modifier le choix des légumes, de forcer un peu sur le gingembre. Et de pimenter la sauce tomate pour qu’elle vous réveille le momo et vous fasse à elle seule vous imaginer ici, à Darjeeling !

Et avec ça que buvons-nous, me direz-vous ? Je vous propose un thé au beurre salé, un beurre de yack, de préférence, que l’on aura pris soin de laisser rancir un peu comme le font les Tibétains.

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Le Kanchenjunga surplombe Darjeeling

1 octobre 2010
Le Kanchenjunga surplombe Darjeeling

Il faut bien reconnaître que l’urbanisation de la ville de Darjeeling s’est faite un peu rapidement et de façon pas tout à fait maitrisée. Il en découle du bruit, des embouteillages, une pénurie d’eau, une gestion des déchets peu enviable. Mais quelques mètres plus loin la nature reprend ses droits et les paysages sont d’une beauté à couper le souffle. Ici, je regarde vers l’ouest, ces plis de montagnes successifs forment ce que l’on appelle les contreforts himalayens. Ce n’est pas encore la haute montagne, quoique, regardez bien entre les nuages, si vous êtes observateur vous avez déjà remarqué ce sommet magnifique, il s’agit, Mesdames et Messieurs, du troisième sommet le plus haut du monde, j’ai nommé le Kanchenjunga !

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Darjeeling ou « le Pays des Orages »

28 septembre 2010
Darjeeling ou « le Pays des Orages »

L’appellation « Darjeeling » désigne des plantations de thé qui s’étirent sur des milliers d’hectares ainsi que cette ville que voici et d’où je vous écris aujourd’hui, importante bourgade de plusieurs centaines de milliers d’habitants : un village à l’échelle de l’Inde. Située à 2100 mètres d’altitude vous pouvez la contempler ici sous un ciel assez clément quand on sait qu’en tibétain « Dorje Ling » signifie « le Pays des Orages ». La ville n’est que pente et lorsque l’on s’y promène, on passe plus de temps à grimper les escaliers étroits qui se faufilent entre les maisons qu’à marcher dans les rues inclinées. Tout autour de la ville ce n’est que thé, au point que l’on ne sait plus où construire les maisons pourtant nécessaires pour loger une population en forte augmentation.

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A Tumsong Tea Estate : un merveilleux bungalow

24 septembre 2010
A Tumsong Tea Estate : un merveilleux bungalow

Dans quelques jours je pars pour Darjeeling, un long voyage, des heures d’avion puis de 4×4. Mais des heures qui passent comme une lettre à la poste tant je suis heureux de retrouver ces montagnes. Une fois par an j’emmène différents responsables du Palais des Thés et cette année m’accompagneront Fabienne, responsable du Palais des Thés de Lille, Stéphanie, de Grenoble, Maud, de la rue Vieille-du-Temple, entre autres. Je vous les présenterai bientôt.

Nous séjournerons d’abord à Tumsong Tea Estate, l’une des plantations de thé certifiées « bio » de Darjeeling qui dispose d’un cottage (photo) so British ! Un bonheur que d’habiter une maison pareille, nichée au milieu des montagnes et d’un confort exquis. Surtout que Rajiv Gupta, le manager de la plantation, a l’œil sur tout : votre bien-être lui importe tant. Ensemble nous visiterons son domaine, depuis la factory jusqu’à la nursery, et sans oublier la rivière au bord de laquelle il est si bon de pique-niquer.

Les cottages comme celui-ci, très anglais, sont répandus à Darjeeling : dans chaque plantation le manager dispose d’un bâtiment assez semblable, de taille simplement inégale et de style éventuellement différent. A Tumsong, si le cœur vous en dit, vous pouvez aisément séjourner puisque contrairement à la plupart des plantations on accueille ici les touristes que le thé intéresse, pour une ou plusieurs nuits (www.chiabari.com).

Dans le cadre de l’Ecole du Thé, nous réfléchissons par ailleurs à y organiser des cours. Avis aux amateurs !

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Déboisement : dans le Yunnan on a compris le danger

21 septembre 2010
Déboisement : dans le Yunnan on a compris le danger

La culture du thé dans le Yunnan a connu un fort développement il y a une quarantaine d’années. On s’est alors décidé à intensifier la production et à augmenter la surface cultivée. Et les choses n’ont pas traîné, comme souvent en Chine. En un temps record on s’est mis à couper absolument tous les arbres jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul. Et si on a laissé les montagnes à leur place c’est qu’elles ne gênaient pas. Comme vous pouvez l’imaginez, le paysage s’en est trouvé singulièrement modifié : à perte de vue, pas le moindre bosquet, pas la moindre cime, pas la moindre touffe d’arbre. Des théiers et rien que des théiers.

Seulement voilà, si le résultat a été époustouflant pour l’œil il l’a été également pour les sols. Les pluies se sont faites plus rares, l’érosion s’est accélérée. Et la conséquence du grand déboisage et des années de sécheresse qui ont suivi a été celle-ci : les rendements ont chuté.

Comme les Chinois ont un sens de l’adaptation élevé, dès qu’ils ont pris conscience de la gravité de leur acte, ils se sont mis à reboiser. Cela nous donne ce joli paysage, quelque part entre Jinghong et Menghai. Remarquez ces jeunes arbres, de-ci, de-là, qui apportent ombrage et humidité aux théiers, et douceur à l’œil.

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