ARCHIVE DE 2010

Poêlée de frelons au piment et à l’ail

26 novembre 2010
Poêlée de frelons au piment et à l’ail

Voyager consiste, entre autres, à sortir de son train-train. Et quel bonheur de pouvoir découvrir les us et coutumes de nos semblables ! Justement :  lors d’une halte en pays Lisu (Chine)  j’ai eu la chance d’être convié à déjeuner dans un petit restaurant au bord d’une rivière, un peu à l’écart de la route que nous suivions. Là, au calme, simplement distrait par le glouglou du ruisseau et les trilles enthousiastes d’un couple de mainates j’ai attendu de découvrir ce que mes hôtes avaient commandé.

Je m’en voudrais de priver celles et ceux qui voyageront un jour de ce côté-là de notre belle planète de la surprise inévitable et réjouissante que constitue la découverte d’un plat si peu connu dans notre hexagone pourtant riche en curiosités gastronomiques. Mais je me dis également qu’étant donné que les frelons – puisque c’est de cette gourmandise locale qu’il s’agit – sont nombreux dans le sud de la France, ce serait dommage de priver nos amis Provençaux d’une idée de recette qui me semble assez facile à réaliser et qui ne manquera pas de surprendre leurs amis. A l’approche des Fêtes qui arrivent toujours plus vite que prévu, ne sommes-nous pas tous à la recherche d’un plat festif qui sorte des sentiers battus, qui nous change de la dinde ou du chapon ?

Extrait de mes notes de dégustation : « …contraste particulièrement intense entre la tête de l’insecte (dont pas un ne mesure moins de 10cm de longueur), et son abdomen. La tête, grillée à souhait, croustille en bouche tandis que la substance crémeuse que laisse échapper l’abdomen tapisse le palais, enrobe la langue d’une matière épaisse et généreuse qui développe ses arômes avec lenteur et persistance…. »

Suggestion d’accompagnement : il me semble qu’un thé « Bourgeons de Yunnan »  converserait agréablement avec notre mets.

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Les Lisus grimpent dans les théiers géants

23 novembre 2010
Les Lisus grimpent dans les théiers géants

De nombreux groupes ethniques se côtoient dans la province du Yunnan (Chine). Les Hans sont certes présents comme partout en Chine, mais ici vivent également une bonne vingtaine de minorités qui vont des Dais aux Miaos en passant par les Nus, les Huis, les Was et les Yis.

Ici, à la frontière de la Chine et du Myanmar, nous sommes chez les Lisus. Ce peuple habite les régions montagneuses et reculées et vit de l’agriculture. A ce titre ils cultivent également le thé, ou plutôt récoltent-ils les feuilles qui poussent sur des théiers géants. Il faut les voir dans leur tenue traditionnelle grimper au sommet d’arbres de dix ou vingt mètres de haut, leur hotte en osier dans le dos, et se mettre au travail. On retient alors son souffle.

Ici, je surprends deux femmes Lisus en train de regarder avec beaucoup d’attention le Guide Théophile. Arrivée à la quatrième de couverture elles observent la liste des boutiques avec un certain sérieux qui contraste avec ces chapelets de boules en peluches aux couleurs acidulées qui se balancent mollement de chaque côté de leur visage.

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La route est longue jusqu’aux plantations de Pu Erh

19 novembre 2010
La route est longue jusqu’aux plantations de Pu Erh

Les plantations de Pu Erh ne se laissent pas admirer facilement. Elles se méritent. Les feuilles de thé qui servent à manufacturer le Pu Erh poussent en effet dans des régions reculées du Yunnan, essentiellement à Simao, à Lincang, dans le Xishuangbanna et près de Da Hong. Je me suis justement rendu à Da Hong ce mois-ci et je ne suis pas près de l’oublier. Da Hong se situe à une heure d’avion de Kunming ce qui n’est rien, mais il faut ensuite au bas mot huit heures de voiture pour voir les fameux théiers. Au départ on roule sur une autoroute en construction avec pour tout horizon la poussière dorée que vous envoie le véhicule qui vous précède. On ne voit pas à dix mètres et il faut de surcroit zigzaguer entre les nombreux nids de poule. Ce régime éprouvant dure une bonne centaine de kilomètres et il faut encore se dépêcher car la route ferme à heure fixe pour laisser le champ libre aux bulldozers. Si vous arrivez trop tard à un certain barrage vous êtes bon pour faire demi-tour et tenter votre chance le lendemain. Mais si vous traversez indemne toutes ces embûches un paysage féerique vous attend. Avec l’altitude la chaleur diminue, une charmante route de montagne fait oublier la précédente, la végétation se transforme, des conifères apparaissent, et puis vous arrivez sur de magnifiques hauts plateaux.

Des buffles en liberté, des chevaux, des ânes traversent la jolie piste pavée quand bon leur semble. Un sentiment de liberté vous envahit. Il n’est que temps de faire halte. La route qui mène au Pu Erh est longue. La journée a été épuisante, alors marchons un peu, emplissons nos poumons de cet air pur qui a tant manqué toute la journée, laissons notre regard se porter au loin. Demain nous reprendrons la route et atteindrons Su Dian, quelques replis de montagnes plus loin, à quelques dizaines de kilomètres du Myanmar. Là-bas, un peuple peu connu nous attend.

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Dans le Yunnan, des théiers semi-sauvages

16 novembre 2010
Dans le Yunnan, des théiers semi-sauvages

La récolte des feuilles qui vont servir à fabriquer le Pu Er constitue une curiosité. Ici, dans l’Ouest du Yunnan, tout près de la frontière avec le Myanmar, on laisse les théiers dans un état semi-sauvage et la récolte consiste en une ballade en forêt. En effet au lieu de maintenir les théiers à hauteur de la taille, comme dans la plupart des lieux de récolte, on les laisse devenir arbres, ou bien le sont-ils depuis toujours, et on se contente de tourner autour afin de cueillir comme partout ailleurs le bourgeon et les deux feuilles suivantes.

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Au Japon, des rangées de théiers parfaitement alignés

12 novembre 2010
Au Japon, des rangées de théiers parfaitement alignés

Juste avant de quitter le Pays du Soleil Levant pour l’Empire du Milieu voici un dernier aperçu d’un paysage de thé. Les rangées de théiers sont ici parfaitement alignées. Un ordonnancement impeccable avec quelques touffes organisées, de-ci de-là, comme pour mieux souligner l’ordre ambiant. Ce que j’apprécie le plus lorsque je contemple ces étendues qui ne cèdent jamais à la monotonie ce sont ces subtiles nuances de vert ; on est presque en ton sur ton, à peine un peu plus de jaune là où les pousses sont plus jeunes, ou bien un vert un peu plus sombre là où l’on a cueilli récemment.

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Le Yabukita : le cultivar le plus répandu du Japon

9 novembre 2010
Le Yabukita : le cultivar le plus répandu du Japon

Si tous les théiers font partie de la famille des camélias vous savez qu’il existe en réalité différents cultivars. Le théier que l’on retrouve le plus souvent ici, au Japon, s’appelle le Yabukita. A lui seul il représente 85 % de la surface cultivée, ce qui est rare car dans les autres pays producteurs de thé de nombreuses variétés cohabitent.

Le Yabukita se reconnait aisément à sa feuille longue et étroite, d’un vert soutenu. Et aussi à sa façon de pousser, très droite, dirigée vers le ciel.

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A Ryogôchi : des Gyokuro et Sencha de grande qualité

5 novembre 2010
A Ryogôchi : des Gyokuro et Sencha de grande qualité

Un typhon vient de balayer le Japon du sud au nord. Je ne sais pas où il a traîné mais il est bien en retard car c’est au mois de septembre que ce phénomène météo a ici ses habitudes. Des vents violents accompagnés de pluie retournent votre parapluie sitôt entr’ouvert et vous rincent de la tête au pied.

Je n’ai sans doute pas choisi le meilleur jour pour me rendre à Ryogôchi et admirer ces montagnes sur lesquelles on produit aussi bien des Gyokuro que des Sencha de très grande qualité. Cependant, cette débauche de nuages ajoute au mystère de l’endroit. Certes, le village lui-même se cache un peu, de même que la rivière Okitsugawa, mais on devine les choses et c’est très japonais, ça, de suggérer plutôt que d’affirmer.

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Kyoto : une ville où le temps s’est arrêté

2 novembre 2010
Kyoto : une ville où le temps s’est arrêté

Je vous écris de cette ville où le temps s’est arrêté, où les temples se comptent par milliers, où les jardins sont parfois de mousse, parfois de pierre, mais toujours invitent à la méditation. Ici tout est silence, beauté et raffinement.

Amateurs de voyages intérieurs qu’attendez-vous pour vous perdre au fil de ses ruelles pavées ? Apercevez-vous à la surface du ruisseau le reflet de la geisha qui s’apprête à traverser le pont, son visage blanchi par la poudre de riz, protégé du soleil par sa délicate ombrelle ? Entendez-vous le cliquetis de ses jolis socques en bois ? Il résonne au rythme d’un battement de cœur, le mien, le vôtre, peut-être, voici Kyoto.

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Au Japon, on prive certains thés de lumière

29 octobre 2010
Au Japon, on prive certains thés de lumière

Au Japon il existe des thés de lumière et aussi des thés d’ombre. Ces thés d’ombre et que l’on appelle ici «Kabusecha», sont privés de lumière trois semaines avant leur récolte. Cela a pour conséquence d’inhiber la photosynthèse de la feuille, d’obliger le théier à puiser énormément de nutriments, de modifier la composition chimique de la feuille ainsi que ses composés aromatiques.

Sur le plan gustatif, le thé gagne en moelleux et en finesse, et développe moins d’amertume. Le plus connu des «Kabusecha» se nomme Gyokuro, il se reconnait à ses feuilles vert-sombre, fines et luisantes.

Sur cette photo que j’ai prise tout près de Shizuoka vous pouvez faire connaissance avec la façon que l’on a ici de priver certains théiers de lumière en les recouvrant d’une natte de paille.

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A Shizuoka, un festival est dédié au thé vert

26 octobre 2010
A Shizuoka, un festival est dédié au thé vert

A l’heure où vous posez un œil sur ce billet je pose le pied au Pays du Soleil Levant. Tous les trois ans se tient en effet, dans la région de Shizuoka, un festival du thé vert : le O’Cha Festival. C’est l’occasion de rencontrer de nombreux fermiers qui cultivent le thé dans les montagnes alentour et qui daignent, pour l’occasion, quitter leurs théiers pour aller saluer leurs collègues, leurs clients ainsi que les journalistes. Lors de cette manifestation on peut déguster de nombreux thés, assister à la fabrication d’un matcha ou bien d’un temomi cha, le thé qui se manufacture entièrement à la main.

La consommation de thé vert, qu’il soit de très grande qualité ou bien d’une qualité plus commune, fait partie intégrante de la culture japonaise. On vous en sert à longueur de journée, les Japonais en boivent même dans la rue, en marchant, grâce aux nombreux distributeurs de cannettes implantés dans ce pays. Enfin, la cérémonie de thé japonaise dite Cha no Yu est profondément ancrée dans la tradition, depuis plus de 500 ans, au même titre que l’art floral – Ikebana -, par exemple.

Lors de ce O’Cha Festival ce sont surtout des crus remarquables que l’on peut goûter. Plusieurs concours sont organisés pendant le salon afin d’élire les meilleurs thés verts de l’année : une immense fierté pour les fermiers dont la production aura été reconnue.

Voici justement, prise sur le vif, une famille entrain de procéder à la récolte d’un sencha. Leur parcelle n’est pas bien grande mais leur thé vaut de l’or.

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