Thé et gastronomie

Être disponible

4 novembre 2016
Être disponible

Déguster des dizaines de thés comme je le fais tous les jours de l’année requiert une disponibilité de l’esprit importante. On ne peut pas comparer plusieurs thés, donner un point de vue sur la richesse aromatique d’une liqueur, si l’on est pressé, stressé, préoccupé, ou bien si l’on a tout simplement l’esprit ailleurs. Déguster nécessite d’analyser et cette analyse sensorielle demande beaucoup de présence. Lorsque je ne suis pas exactement dans l’état d’esprit qui convient, ce qui peut tous nous arriver, s’il y a du bruit autour de moi ou bien que je suis gêné par quoi que ce soit, si je suis tendu, si j’ai la moindre contrariété, je vais m’isoler. Et je prends alors tout le temps nécessaire pour contempler un beau paysage, comme celui-ci. Je le regarde aussi longtemps qu’il faut. Je reste concentré sur son spectacle. Je l’admire jusqu’à temps que je n’ai plus rien d’autre à l’esprit que lui, je m’y plonge au sens propre du terme et ce jusqu’à ce que je sois prêt, que je sois éloigné de toute distraction, que je sois libre, tout simplement disponible. Alors je peux me diriger vers mes sets et accueillir les arômes des thés que je déguste.

Cet exercice de concentration est un exercice très simple que je vous recommande avant une dégustation.

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Avec Manuela et Nathanaëlle, « Tea Sommelières » diplômées

28 octobre 2016
Avec Manuela et Nathanaëlle, « Tea Sommelières » diplômées

Vous me suivez ici, sur ce blog, dans mes recherches de thés et autres séances de dégustation, et je vous en remercie. Parfois, je vous parle également des associations thés et mets et je devrais aussi vous raconter les dégustations croisées que je fais avec un immense plaisir en compagnie de chefs ou bien de dégustateurs d’autres produits fins (chocolats, huile, etc.)
Mais, il est une autre mission qui m’habite et qui est celle de la transmission du savoir. Tout ce que je sais sur le thé, ce sont les fermiers et les planteurs qui me l’ont appris. Voyage après voyage, rencontre après rencontre, dégustation après dégustation. A longueur d’année. Cela fait trente ans que j’apprends et j’en sais tout juste assez pour comprendre que je n’aurais jamais le temps de faire le tour de la question – une vie ne suffit pas, et de très loin, à tout savoir du thé. Depuis le commencement de l’aventure de Palais des Thés, et assez vite à travers l’Ecole du Thé, la transmission du savoir a pris une place importante dans la raison d’être de l’entreprise. Aujourd’hui, un cap très important a été franchi, j’ai mis au point, avec l’aide de ceux de mon entourage qui sont le plus expert, un examen à la fois théorique et pratique, afin de reconnaître , valoriser, encourager, les meilleurs experts en thé. A ce jour, cinq personnes ont reçu le fameux diplôme de Tea Sommelier. Me voici avec deux d’entre elles, Nathanaëlle, responsable de boutique à Marseille et Manuela, conseillère de vente à Paris, que j’avais invitées à m’accompagner à Darjeeling. Bravo à toutes deux !

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« Tea sommelier », le livre

14 octobre 2016
« Tea sommelier », le livre

J’en ai rêvé, il est là. Je veux parler de cet ouvrage qui sort cette semaine en librairie et que les éditions du Chêne publient. Ce projet de livre intitulé « Tea sommelier » me tient à cœur depuis longtemps. Des hôtels prestigieux situés aussi bien en Europe qu’en Amérique ou même en Asie me sollicitent depuis plusieurs années pour que je les aide à construire des associations thé et mets. Un jour, c’est un établissement de Hong Kong qui demande quel thé conviendrait le mieux avec du caviar, une autre fois, c’est un chef étoilé new yorkais qui découvre les multiples usages du thé en cuisine et déborde de questions. C’est cela qui est nouveau aujourd’hui, le thé n’est plus seulement réservé au petit-déjeuner, au brunch ou bien au tea-time, il prend désormais ses aises à table, en cuisine, ou même au bar. Le thé, on le prépare aussi à température ambiante, parfois, on le sert dans des verres à vin, parfois, ce sont tous ces usages-là que mon ami Mathias et moi détaillons ici de façon à la fois sérieuse et ludique, avec moult illustrations. Bien sûr, le théier et sa culture, les grandes familles de thé, les différentes façons de les préparer et de les déguster figurent aussi en bonne place dans ce livre, un livre à la fois pointu et joyeux, facile d’accès. Il est à la porté de tous. Notre souhait est que vous preniez autant de plaisir à le lire que nous en avons eu à l’écrire.

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Des brisures trop exposées

1 juillet 2016
Des brisures trop exposées

 

Il arrive que l’on me fasse déguster de très bons thés avant de m’en préparer d’autres qui ne me disent rien qui vaille. Des thés brisés, par exemple. Je les goûte sans conviction et m’en détourne au plus vite. Si la lumière est bonne et si l’endroit me plaît, je m’amuse alors avec mon appareil-photo tandis que mon hôte termine sa dégustation. Je joue avec les réglages de mon EOS5D comme une façon d’ironiser sur la qualité des thés qui sont devant moi. Je les déforme par jeu, ces thés que je n’aime pas, je surexpose, comme ici, je tords la réalité, je cadre de travers, je me fiche bien de ces liqueurs trop noires, de ces brisures qui développent une astringence carabinée et sont dénuées de toute subtilité. Je préfère essayer de faire quelque chose de joli avec mon joujou sous l’œil intrigué de mon hôte qui aimerait bien que je goûte plus et photographie moins.

 

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Un désir de partager mes connaissances

3 juin 2016
Un désir de partager mes connaissances

Je consacre une partie importante de mon temps à dispenser des formations. Entre différentes sessions de tea-tasting, entre deux voyages, j’accueille à ma table de dégustation collègues ou bien élèves. Je tiens beaucoup à nourrir les compétences de mes collaborateurs et à partager avec eux les connaissances que j’ai eu la chance d’acquérir au cours de mes lointaines escapades. Les dégustations donnent lieu à de nombreux échanges, à la fois sur la qualité des thés, sur leur profil organoleptique (le toucher, les odeurs, les saveurs). Ensemble, nous discutons de la façon dont les sensations agissent entre elles et se soutiennent les unes les autres. Et comme j’ai la chance d’être un familier des lieux de productions, la discussion se poursuit en général sur la façon dont les thés sont manufacturés et sur mille et un aspects de ce monde incroyable qu’est celui de la culture du thé.

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Un brin d’Insolence

13 mai 2016
Un brin d’Insolence

On peut utiliser le thé de nombreuses manières. On peut l’utiliser en cuisine, à chaque fois qu’il y a de l’eau, du lait ou bien de la crème légère dans une recette, par exemple. Il suffit de faire infuser le thé dans le liquide et de filtrer, j’y reviendrai bientôt. On peut aussi réaliser des cocktails à base de thé. Si l’envie d’essayer vous prend, sachez que vous pouvez faire infuser le thé directement dans un alcool, quitte à forcer sur la quantité de thé et le temps d’infusion ; vous pouvez aussi préparer un thé assez dosé, qui viendra comme un ingrédient. Les infusions se prêtent également très bien au jeu du cocktail. Philippe Carraz, chef Barman à l’Alcazar, travaille ici « Un Brin d’Insolence », un délicieux cocktail sans alcool à base de sirop d’agave, de gingembre frais, de Jardin Romantique et de quelques brins de thym. Vous m’en direz des nouvelles.

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Vive le chaï !

6 mai 2016
Vive le chaï !
Vous savez comment sont les buveurs de thé, ils ont parfois leurs manies. Ils réservent telle théière à l’usage de tel thé, ils font infuser certains thés à 3’45 minutes dans une eau à 85°C et d’autres à seulement 2 minutes sans dépasser 60°C de température d’eau.

Alors, cette photo que j’ai prise à Kolkata m’amuse. D’abord parce que j’apprécie beaucoup boire du chaï lorsque je suis en Inde. Ensuite, parce que tous les principes du buveur de thé partent ici en fumée. Ce marchand ambulant de chaï fait bouillir son eau, met du lait dans son thé, ajoute moult épices et opère sans façons, assis sur un bout de carton posé à même le trottoir, et sans faire de chichis.  C’est aussi cela, le thé : des gestes tout simples, de l’attention et, dans la tasse, une boisson absolument délicieuse. Vive le chaï !

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Comprendre les sensations en bouche

29 janvier 2016
Comprendre les sensations en bouche

Trois sens sont concernés lorsque l’on a le thé en bouche et que l’on en analyse la liqueur : le goût – il se concentre sur les saveurs (sucré, salé, acide, amer, umami…)-, l’odorat – et on le rend plus performant encore grâce à la technique de la rétro-olfaction (technique qui consiste à expirer l’air par le nez pour amener davantage de molécules olfactives dans la cavité rétro-nasale)-, et le toucher qui nous indique bien sûr le chaud ou le froid, l’astringence ou bien le soyeux, entre autres sensations tactiles. Si l’on veut décrire un thé, il est essentiel de bien comprendre ce qui est du domaine des saveurs, du domaine des notes olfactives ou encore du domaine du toucher. Cela va nous aider aussi lorsque nous dégustons à plusieurs, afin de partager nos sensations.

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La dégustation du thé, une histoire de sens

22 janvier 2016
La dégustation du thé, une histoire de sens

Lorsque je donne un cours à l’École du Thé, ou bien lorsque j’organise une dégustation pour des collègues, l’une des premières choses que je fais est de leur poser une question très simple : une fois que vous avez mis un aliment dans votre bouche, combien de sens sont en contact avec cet aliment et lesquels ? Et ça ne manque pas, les réponses varient. Or il est essentiel pour déguster, et c’est valable pour n’importe quel aliment, de comprendre quels sont les sens concernés et ensuite de se construire le vocabulaire adéquat.

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La liqueur du thé

11 décembre 2015
La liqueur du thé

L’observation de la liqueur constitue l’une des premières étapes de la dégustation d’un thé. Tandis que la température de la tasse diminue lentement, on prête attention à la couleur du liquide. Un thé vert va donner quelque chose de pâle, un thé noir, une teinte plus cuivrée. Cela ne signifie pas que le thé le plus sombre ait infusé plus longtemps, ni qu’il possède un parfum plus développé que celui de son voisin. En effet, on trouve des thés verts d’une puissance aromatique remarquable et ce, même après un temps d’infusion assez court. On ne peut donc pas déduire de cette photo que le thé le plus aromatique sera le plus coloré des deux.

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