J’ai appris il y a quelques jours la mort brutale de Seewan et cela m’a consterné. Seewan a été mon chauffeur pendant près de dix ans. A chacune de mes visites à Darjeeling il répondait présent et m’attendait à la sortie de l’aéroport de Bagdogra pour me conduire dans la montagne. Il était d’une gentillesse rare et ne se plaignait jamais. Il faisait en toutes circonstances preuve d’une humeur joyeuse. Il connaissait chaque endroit où je me rendais, chaque plantation de thé, chaque chemin. Seewan était devenu un ami et son assassinat me stupéfie et me fait beaucoup de peine.
Pensées
Boîte d’œufs posée sur un capot de Jeep à Darjeeling
Il s’agit d’un détail mais quelque chose m’intrigue à Darjeeling depuis des années. Pourquoi les gens qui reviennent du marché prennent-ils leurs courses sur leurs genoux à l’exception notables des boîtes d’œufs que le chauffeur du taxi collectif installe sans crainte sur le capot de la Jeep ?
Quand on sait à quel point l’on est secoué sur les routes de cette région et combien d’heures de Jeep il faut pour relier deux villages entre eux on se demande d’où vient cette idée saugrenue de faire prendre des risque pareils à de bons œufs frais.
Ces jours-ci j’ai décidé de me lancer à la recherche d’une explication et à plusieurs reprises j’ai interrogé des personnes qui étaient précisément en train de lier les boîtes au capot. Je leur ai demandé pourquoi ils faisaient voyager des œufs à un endroit pareil. Et à chaque fois j’ai eu droit à la même réponse, accompagnée d’un haussement d’épaule, comme si je posais la question la plus saugrenue qui soit.
– C’est là qu’ils sont le plus en sécurité.
Il est vrai que lorsque l’on monte à plus de vingt dans une Jeep un colis fragile a plus de chance de se faire aplatir à l’intérieur de l’habitacle qu’à l’extérieur. Par ailleurs, le poids et les secousses sont telles à l’arrière du véhicule qu’il vaut mieux poser sur le devant le plus fragile.
Toy-Train à l’arrêt pour le plaisir des touristes
Le petit train de Darjeeling prend parfois la pose. Du côté de Ghoom, à la Boucle de Batasia, précisément, il s’aménage un arrêt pour le plaisir des touristes.
Il faut dire qu’à cet endroit l’ouvrage d’art est spectaculaire puisque la voie tourne tout en prenant de l’altitude et le train va passer sur un pont juste au-dessus des rails qu’il a empruntés quelques minutes auparavant.
Sur cette photo il vient d’effectuer sa boucle et passe devant de beaux petits arbustes bien taillés qui témoignent de la fierté des habitants pour leur Toy-Train.
Zhaji : un hameau qui a conservé son âme
A chaque fois que je me rends en Chine je me demande ce qui va encore avoir changé dans ces villes et ces campagnes que je connais. La rapidité avec laquelle l’Empire du Milieu évolue vous laisse sans voix tandis que vous contemplez une rue que vous ne reconnaissez même plus, une forêt de gratte-ciel qui en moins d’un an a poussé plus vite qu’un bosquet de bambous.
Mais il existe encore, dans des coins un peu reculés, des hameaux qui ont conservé leur âme. Ici, à Zhaji (province de l’Anhui), rien n’a changé depuis des lustres et tous les soirs après le dîner Monsieur Li fait sa promenade le long de la rivière avant de rentrer chez lui boire une dernière tasse du fameux thé qu’il produit.
Le panda roux, un animal nocturne de l’Himalaya
Pour commencer, une devinette : savez-vous comment se dit « panda roux » ou bien « renard de feu », en anglais ? Firefox ! Donc pour celles et ceux qui ont l’habitude d’utiliser ce navigateur vous connaissez déjà bien ce mammifère à longue queue pour le voir tous les jours grâce à l’icône présente au bas de votre écran d’ordinateur.
Pour les autres, voici donc à quoi ressemble ce panda, nettement plus petit que son cousin chinois et, par chance, un peu moins en danger. Il est présent à Darjeeling comme dans toute la chaîne de l’Himalaya.
Je ne suis pas tombé dessus par hasard en me promenant dans la forêt. Je n’ai pas une passion pour les zoos mais je savais qu’il séjournait dans celui de Darjeeling, en compagnie de quelques congénères, et j’avais envie de faire sa connaissance. Il a le poil qui invite à la caresse à l’instar de son voisin de cellule, le léopard des neiges. En revanche, je n’irai pas mettre la main dans l’enclos de son autre voisin, un redoutable tigre de Sibérie dont la gueule est si grande que je pourrais y mettre ma tête toute entière, jusqu’aux épaules.
Et si vous vous promenez de ce côté de la ville, ne manquez pas le « Himalayan Mountaineering Institue », musée qui rend hommage à ceux qui ont gravi l’Everest, à commencer par le premier d’entre eux, Tenzing Norgay, enfant de Darjeeling.
Mon blog souffle sa première bougie
Le temps passe et j’en oublie les anniversaires. Mon blog souffle sa première bougie et je voudrais fêter cela avec vous, bien sûr, mais également avec Mathias qui partage avec moi cette passion pour le thé. Depuis plus de dix ans nous travaillons ensemble et goûtons avec une joie immense ces crus rares que nous aimons. Et il nous arrive parfois de partir ensemble dans les montagnes de thé, comme ici, en Chine.
Ce premier anniversaire me donne l’occasion de vous remercier d’être là, de faire signe de temps à autres à travers vos messages. Je nous souhaite beaucoup de bons thés.
Une vue paisible de Kyoto pour les victimes du tsunami
Ce petit ruisseau qui serpente avec tant de douceur entre de vielles maison en bois du vieux Kyoto, je lui confie mes tristes pensées pour toutes les victimes de ce terrible séisme.
Ce contraste – particulièrement fort au Japon – entre une nature si sereine et une terre en fusion capable, d’un coup, d’engloutir tant de vies nous rappelle à la fragilité des choses et de l’existence.
Bien sûr je pense à mes amis sur place, à nos équipes du Palais des Thés de Tokyo, à nos fournisseurs et particulièrement à ceux qui se situent dans la préfecture d’Iwate, au nord de Sendai, si durement touchée.
Calcutta : une ville très attachante
La Cité de la Joie se trouve être aussi celle du thé. Toutes les cargaisons de thé produit en Assam comme à Darjeeling embarquent depuis le port de Kolkata (Calcutta) et les sociétés qui possèdent les plantations de thé du nord de l’Inde ont chacune leur bureau dans cette ville. Voilà pourquoi je fais souvent escale ici. Je vais de dégustation de thé en dégustation de thé.
Cette ville se trouve dans un état de délabrement absolument inouï, elle est surpeuplée, encombrée, défoncée, étouffante, humide, d’une saleté crasse… Elle vous laisse exsangue et malgré tout je la trouve très attachante. Je suis heureux à Kolkata.
Une année heureuse
Kyoto est une ville de tradition, certes, mais cela n’exclut pas une certaine fantaisie. Que ces joyeuses Japonaises à qui il arrive sûrement de porter parfois des tenues moins classiques que celles-ci soient mes ambassadrices pour vous souhaiter une belle année 2011, une année où l’on laisserait éclater sa joie de vivre devant le premier photographe venu, une année où l’on prendrait le temps d’observer des choses aussi délicates que des pétales de fleurs de cerisier.
Soleil couchant à Darjeeling
Le soleil se couche à Darjeeling. Depuis le cœur de la ville, pour peu que l’on arrive à grimper sur quelque chose qui ressemble à une terrasse, voici la vue qui s’offre à vous. Si dans cette région du monde les matins sont souvent d’une grande clarté il est en revanche assez difficile le soir venu d’apercevoir un coin de ciel. Les nuages prennent plaisir à s’accumuler. Ils viennent de la plaine du Teraï ou bien parfois ils naissent ici même, au creux d’une vallée et n’ont nulle part où aller, montagnes obligent.
Ce ciel rouge c’est 2010 qui disparaît. Bientôt la nuit, une nouvelle année, et de nouveaux chemins que nous ferons ensemble, de nouvelles récoltes, de nouveaux plaisirs… Si le cœur vous en dit.