En ce début d’année, difficile d’avoir moins de visibilité quant aux douze mois à venir. Si quelque devin nous avait prédit il y a un an que le monde allait s’arrêter et qu’il nous faudrait bientôt sortir masqués, nous aurions bien ri. L’absence de visibilité, c’est tout ce qu’aime le théier, lui qui se plaît tant dans la brume et apprécie plus que tout l’humidité. Un horizon bouché n’est donc pas pour le contrarier. Nous le retrouverons en pleine santé l’an prochain. A défaut de belles fêtes, une pleine santé, c’est tout ce que je vous souhaite !
Pensées
Assurance tout risque
Si les divinités indiennes pouvaient nous être d’un quelconque secours dans cette lutte contre la Covid19, je les implorerais sans hésiter et à titre d’offrande je déposerais à leur pied leur poids en thé. En Inde, pays où les dieux sont légions, la religion est partout et jusque sur le camion que le routier peint aux couleurs de celui sous la protection duquel il se place. Une assurance transport bien utile dans un pays où les règles de circulation, si elles existent, ne sont pas toujours partagées.
Le monde par la fenêtre
En période de Covid19, le chercheur de thé regarde le monde depuis sa fenêtre. Privé de voyage, il se console en dégustant les thés qu’il continue de recevoir des différentes plantations, et qu’il sélectionne, parfois.
En période de Covid19, le chercheur de thé rêve à de prochains voyages, à de prochaines rencontres, à de prochaines découvertes. Il partage ainsi son temps entre ces deux occupations, goûter et rêver.
Délabré
Si je choisis cette photo aujourd’hui, ça n’est pas pour illustrer les difficultés dramatiques que rencontrent les hôtels du fait du Covid 19 et de l’arrêt du tourisme, mais pour le bonheur de vous emmener dans les rues de Kolkata, une ville assez délabrée, certes, mais qui ne m’en est pas moins chère. Elle s’est développée entre autre grâce au thé. Kolkata, c’est un port, et de nos jours encore les entreprises de thé y ont leur siège. On y trouve les plus importantes enchères du pays et depuis les quais de l’ancienne capitale de l’Inde sont embarquées tous les thés d’Assam, des plaines du nord et de Darjeeling.
De belles vacances
Ce n’est pas cet été que vous ferez connaissance avec les pêcheurs du lac Inle. En équilibre à une extrémité de leur pirogue, d’un mouvement rotatif de la jambe enroulée autour de leur rame, ils entraînent d’une façon toute mystérieuse les poissons vers le filet qu’ils tiennent d’une main.
Au yeux du voyageur que je suis et si j’en juge par la fréquence de leur prise, l’aisance et la poésie de leur geste mille fois répété contraste avec son apparente efficacité. Je vous souhaite de belles vacances et si vous testez, là où vous êtes cette technique de pêche, vous m’en direz des nouvelles.
Tout simplement
Le calme, l’apaisement, le silence, le repos, la lenteur, l’ombre, la fraîcheur, l’eau, une profonde respiration, un sentiment de bien-être, loin du bruit, loin de la foule, à l’abri d’une lumière trop vive, à l’abri du mouvement, le dedans, la concentration, la contemplation, l’émerveillement.
Le temps de l’infusion, le geste qui va de la tasse jusqu’aux lèvres, la première gorgée.
Le thé, tout simplement.
Surexposition
Par les temps qui courent, mieux vaut ne pas s’exposer plus que de raison. A l’heure où de méchants virus se baladent, on est bien chez soi à déguster de délicieux thés. On admire la liqueur avant de fermer les yeux et de la faire tourner en bouche. On reste attentif à nos sensations, attentif aux arômes, à la texture sur la paroi des joues, la langue et le palais, attentif aux saveurs. Puis, après avoir dégluti, on se laisse transporter par la longueur en bouche.
Le confinement, une belle occasion de vivre des expériences gastronomiques.
Sans toit
Au Népal, parmi les personnes qui ont eu du mal à rester confinées, celles dont les les maisons n’ont toujours pas de toit. Dans des villages reculés de cet ancien royaume himalayen, il m’arrive encore de me retrouver dans des hameaux un peu isolés dont les maisons en ruine n’ont jamais été reconstruites depuis le dernier tremblement de terre. Et ce, malgré toutes les aides internationales.
La vie en rose
J’entends dire, en France, dès que j’allume la radio, que les Verts ont gagné. Alors je tends l’oreille, forcément, le vert c’est ma couleur. Les champs de thé sont verts, les feuilles de thé sont vertes, la nature qui entoure les plantations de thé est verte. Tout est vert, autour de moi, lorsque je me promène au milieu des théiers. Tout est vert mais la variété des verts est infinie, du vert-jaune au vert jade, du vert luisant au vert plus mat, du vert-sombre au vert-tendre pour n’en citer que quelques nuances.
Tout est vert, dans ces paysages qui me sont chers, tout est vert et moi, ni vert de peur, ni vert de rage, au milieu du vert, je suis heureux, au milieu du vert, je suis bien, en paix. Au milieu du vert, je vois la vie en rose.
Pour fêter notre déconfinement
Pour fêter notre déconfinement je vous emmène au Malawi. Vous êtes sans doute peu nombreux à être allés dans ce pays d’Afrique de l’Est et, si j’en crois mon expérience, tout aussi peu nombreux à pouvoir le situer sur une carte. Le sud de l’ancien Nyassaland est dominé par des massifs montagneux d’une grande beauté, ainsi que des haut-plateaux recouverts de théiers.
Voici une nouvelle manière de voyager post-Covid que je vous propose aujourd’hui. Pour vous, pas besoin d’avion ni de visa. Pas de décalage horaire. Et vous pouvez, tout en contemplant les photos de ce blog sur grand écran, voyager d’un pays à un autre voire déguster en même temps le thé du pays en question. Un must.