Japon

A Shizuoka, un festival est dédié au thé vert

26 octobre 2010
A Shizuoka, un festival est dédié au thé vert

A l’heure où vous posez un œil sur ce billet je pose le pied au Pays du Soleil Levant. Tous les trois ans se tient en effet, dans la région de Shizuoka, un festival du thé vert : le O’Cha Festival. C’est l’occasion de rencontrer de nombreux fermiers qui cultivent le thé dans les montagnes alentour et qui daignent, pour l’occasion, quitter leurs théiers pour aller saluer leurs collègues, leurs clients ainsi que les journalistes. Lors de cette manifestation on peut déguster de nombreux thés, assister à la fabrication d’un matcha ou bien d’un temomi cha, le thé qui se manufacture entièrement à la main.

La consommation de thé vert, qu’il soit de très grande qualité ou bien d’une qualité plus commune, fait partie intégrante de la culture japonaise. On vous en sert à longueur de journée, les Japonais en boivent même dans la rue, en marchant, grâce aux nombreux distributeurs de cannettes implantés dans ce pays. Enfin, la cérémonie de thé japonaise dite Cha no Yu est profondément ancrée dans la tradition, depuis plus de 500 ans, au même titre que l’art floral – Ikebana -, par exemple.

Lors de ce O’Cha Festival ce sont surtout des crus remarquables que l’on peut goûter. Plusieurs concours sont organisés pendant le salon afin d’élire les meilleurs thés verts de l’année : une immense fierté pour les fermiers dont la production aura été reconnue.

Voici justement, prise sur le vif, une famille entrain de procéder à la récolte d’un sencha. Leur parcelle n’est pas bien grande mais leur thé vaut de l’or.

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Au Japon, on mange du thé vert

24 août 2010
Au Japon, on mange du thé vert

Au Japon, il arrive que l’on mange les feuilles de thé vert. En ce cas, il s’agit de crus assez exceptionnels dont on use ainsi après que les feuilles ont servi pour préparer un thé.

Sur cette photo, vous voyez un peu comment l’on s’y prend : après avoir déposé les feuilles de thé encore humides au fond d’un récipient, on ajoute des copeaux de bonite et l’on arrose d’un peu de sauce soja. Cela vous donne une petite salade de feuilles de thé et c’est tout simplement délicieux.

Ici, à Asahina (préfecture de Shizuoka, Japon), le thé qui a servi est un sublime «Kabuse Cha» ou «thé d’ombre» manufacturé par Monsieur Maeshima Tohei, l’un des fermiers les plus réputés de la région.

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Théiers sous toile à l’abri du soleil

25 mai 2010
Théiers sous toile à l’abri du soleil

Avec le beau temps qu’il fait ces jours-ci en France, on aurait tort de ne pas se protéger du soleil.
Savez-vous que les théiers également nécessitent parfois d’être couverts ? Cela se produit en réalité uniquement au Japon où il existe deux catégories de thés : les « thés de lumière » et les « thés d’ombre ». Les « thés de lumière » (Sencha, Bancha, Tamaryokucha) sont récoltés et manufacturés à partir de théiers qui n’ont jamais été ombragés. En revanche, les « thés d’ombre » (Gyokuro, Kabuse, Tencha) sont produits à partir de théiers qui ont été privés de soleil, voire de lumière. Ils ont ainsi subi un choc, développé une réaction de défense et puisé davantage de nutriments dans les sols. Entre autre conséquence de ce traitement peu banal, une saveur douce et ample (que les Japonais nomment umami) particulièrement développée et une absence d’amertume. En d’autres mots, un délice.

J’ai pris cette photo du côté de Nara. Ces impeccables rangées de théiers recouverts ici d’une toile noir-argent qui luit au soleil m’ont tapé dans l’oeil et je suis resté à les contempler, fasciné par leur lumineuse noirceur, comme on reste sous la lune à observer les étoiles.

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Des champs de thé sous ventilateurs

21 mai 2010
Des champs de thé sous ventilateurs

Les champs de thé japonais offrent parfois de curieux paysages. Des ventilateurs perchés en haut d’innombrables poteaux hérissent les vertes rangées et leur aspect métallique contraste avec les formes douces du printemps. A quoi peuvent-ils bien servir ? A donner un peu de brise lorsque le soleil tape fort ? Pas du tout ! C’est au cœur de l’hiver que les ventilateurs vont jouer leur rôle. On va alors les actionner pour remuer un peu l’atmosphère et éviter que les nappes d’air froid stagnent au-dessus des théiers. En effet, ces nappes d’air froid pourraient endommager les arbustes, ou bien freiner leur pousse.

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Récolte du thé mécanisée au Japon

18 mai 2010
Récolte du thé mécanisée au Japon

Au Japon, la récolte du thé est largement mécanisée. Dans la région de Shizuoka, sur le plateau de Makinohara, précisément, où l’on cultive différents thés Sencha, on peut tomber sur des machines qui ont de bien curieuses manières de parler aux feuilles de thé. Et pourtant, ces doigts d’acier ajustés et aiguisés ne leur font pas que du mal. Avec un degré de précision extrême cette étrange récolteuse va savoir ne prendre que le plus tendre de la pousse.

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Les boîtes à thés, une tradition familiale

11 mai 2010
Les boîtes à thés, une tradition familiale

Au Japon, dès que l’on touche à l’artisanat, on a tout de suite à faire à la tradition. Et il est rassurant de savoir que de génération en génération se perpétue un savoir-faire. On apprend dès son plus jeune âge, on observe les aînés au travail et, plus tard, on prodigue les conseils aux plus jeunes. Chaque génération apporte bien sûr sa pierre à l’édifice en choisissant de modifier tel ou tel geste, ou bien en créant un nouvel outil pour les plus audacieux.

Aujourd’hui, je voudrais vous présenter Yuichi et Koichi Fujiki. Koichi est le dirigeant de la principale Maison qui façonne des objets en cerisier. Il est le fils de Yuichi. Ils sont basés à Kakunodate, une ravissante ville du nord du Japon, nichée dans les montagnes, non loin d’Akita. Leur société a été fondée vers 1867 par l’arrière-arrière-grand-père de Yuichi Fujiki. Koichi est donc le représentant de la sixième génération. Mais si c’est lui, aujourd’hui, qui dirige la Maison, son père n’en est pas pour autant absent. A 79 ans, il vient au bureau tous les jours et prodigue à son fils des conseils attentifs. Ils sont tous les deux charmants et cela a été un plaisir de partager avec eux deux un repas japonais. Juste après ce déjeuner, Yuichi Fujiki m’a montré des boîtes à thé en cerisier d’une grande rareté. De véritables objets d’art d’une finesse inouïe, un travail de marqueterie remarquable avec des nuances dans les teintes, dans les motifs, dans le toucher de l’écorce…. de vraies merveilles de patience et de maîtrise de son métier !

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Comment bâtir de bonnes relations au Japon ?


Comment bâtir de bonnes relations au Japon ?

Il existe une tradition au Japon qui n’a rien à voir avec le thé mais qui me plaît beaucoup, et je voudrais vous en toucher un mot. Il s’agit des fameux « onsen », ou « sources chaudes ».
Dans un pays aussi volcanique que le Japon et dont le sous-sol bout de matières en fusion, il n’est pas surprenant que de l’eau brûlante jaillisse du sol en maints endroits. Ainsi, les sources chaudes sont-elles particulièrement nombreuses au Pays du Soleil Levant.

La température de l’eau y est si élevée que même en plein hiver, les épaules à l’air, on trouve encore le moyen d’avoir chaud.

Ces « onsen » constituent une destination très prisée des Japonais : ils apprécient s’y détendre, s’y reposer, voire s’y soigner. Ils y passent leur week-end, voire leurs vacances entières. On va au « onsen » en famille, entre amis… Quand on y va avec un client ou un fournisseur, cela porte un nom : « hadaka no tsukiai » ou « la communion dans la nudité ». En effet, on se trouve alors dans le bain collectif, nu comme un ver, et cela permet de se montrer tel que l’on est, sans rien cacher, ce qui peut avoir un sens, d’après les Japonais, si l’on veut bâtir une relation professionnelle dans la transparence.

Ici, près du lac Tazawa, le plus profond du pays, je fais « hadaka no tsukiai » avec Koichi Fujiki, fabricant de boîtes à thé. Nous avons envie de travailler ensemble, pour longtemps, dans la confiance, c’est-à-dire en ne se cachant rien. Voilà qui est fait !

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L’art délicat de fabriquer une boîte à thé en cerisier

7 mai 2010
L’art délicat de fabriquer une boîte à thé en cerisier

 

Lors de mon récent périple au Japon qui m’a conduit du nord de Honshu à l’extrême sud de Kyushu, je me suis rendu pour la première fois dans une ville ravissante, nichée au plus profond de montagnes recouvertes de forêts. Cette ville s’appelle Kakunodate. Elle se situe du côté d’Akita (je le précise pour ceux qui, comme moi, aiment mettre leur nez sur une carte et rêver en suivant du doigt des routes imaginaires).

A Kakunodate se perpétue la tradition du travail sur bois. Mais pas de n’importe quel bois ! Ici on ne s’occupe que du cerisier. On sculpte des objets dans son écorce, ou encore on transforme cette belle écorce en une feuille aussi souple et fine qu’un précieux parchemin que l’on vient ensuite plaquer sur l’objet désiré : une boîte à thé, par exemple.

Il s’agit d’un travail lent et soigné : on ne prélève l’écorce – à dix mètres de hauteur au moins – qu’après la saison des pluies, avant de la faire sécher pas moins d’un an ! Cela laisse le temps de bien réfléchir à ce qu’on va en faire…
A l’aide d’un petit fer à repasser cette ouvrière appuie avec soin sur l’écorce dont elle a enduit le verso afin qu’elle adhère parfaitement au corps de la boîte à thé. Au préalable elle a bien sûr poli l’écorce avec un soin immense, doucement, d’un mouvement répétitif exercé avec la lame d’un couteau, afin de lui donner une souplesse étonnante.

Je l’observe avec admiration, dans le silence de son atelier. La boîte à thé achevée, elle la caresse devant moi, me la tend avec une discrète fierté et je pense au beau thé vert japonais pour lequel elle constitue un écrin idéal.

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Au Japon, la récolte du thé est bien tardive

4 mai 2010
Au Japon, la récolte du thé est bien tardive

J’étais ces jours-ci du côté de Shizuoka, principale région productrice de thé du Japon. J’ai pris cette photo à Tawaramine, l’un des lieux de culture les plus prisés. Au-delà des rangées de théiers à la courbure harmonieuse, on aperçoit la ville de Shizuoka qui s’étale au bord du Pacifique.

Les fermiers de Tawaramine, à l’instar de ceux des autres montagnes environnantes (Asahina, Hirayama… ), n’ont pas trop à se plaindre cette année. Certes la récolte du thé est fortement retardée du fait d’un mois d’avril particulièrement froid, et les pousses montrent seulement le bout de leur nez. Mais ils échappent au désastre qui touche leurs collègues situés sur le plateau de Makinohara : à cause d’une altitude plus basse, d’un printemps précoce suivi d’un violent coup de froid, les théiers ont tout simplement gelé, si bien que la production de thé est en partie compromise pour eux.

Décidément, de Darjeeling à Shizuoka en passant par le Yunnan, l’Anhui, le Zhejiang, le Fujian, les récoltes sont bien tardives cette année.

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Hisanori Masuda, designer de théières

23 février 2010
Hisanori Masuda, designer de théières

J’ai le plaisir de vous présenter mon ami Hisanori Masuda. Hisanori est un fameux designer Japonais qui a créé de très beaux modèles de théières en fonte. Il a exposé dans différents pays du monde (au MoMa, à New York, par exemple), et il enseigne à l’université au Japon. Nous nous connaissons depuis une quinzaine d’années grâce à Kayoko Nishikawa avec laquelle j’ai voyagé à plusieurs reprises dans le nord de l’archipel, notamment dans la province d’Iwate. C’est en effet dans cette région que l’on fabrique les théières en fonte. Encore aujourd’hui elles sont fondues une à une.
Hisanori a également dessiné de très beaux modèles de bouilloires, au design simple, rigoureux et traditionnel à la fois. Les théières Hikime, Chokaku et Natsume sont de parfaites illustrations de son travail.
J’ai retrouvé Hisanori la semaine dernière à Francfort lors du salon Ambiente. Il est venu sur le stand du Palais des Thés et j’ai pu le présenter à notre équipe qui avait hâte de faire sa connaissance. Cette photo a été prise à cette occasion.

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