Comment bâtir de bonnes relations au Japon ?

11 mai 2010
Comment bâtir de bonnes relations au Japon ?

Il existe une tradition au Japon qui n’a rien à voir avec le thé mais qui me plaît beaucoup, et je voudrais vous en toucher un mot. Il s’agit des fameux « onsen », ou « sources chaudes ».
Dans un pays aussi volcanique que le Japon et dont le sous-sol bout de matières en fusion, il n’est pas surprenant que de l’eau brûlante jaillisse du sol en maints endroits. Ainsi, les sources chaudes sont-elles particulièrement nombreuses au Pays du Soleil Levant.

La température de l’eau y est si élevée que même en plein hiver, les épaules à l’air, on trouve encore le moyen d’avoir chaud.

Ces « onsen » constituent une destination très prisée des Japonais : ils apprécient s’y détendre, s’y reposer, voire s’y soigner. Ils y passent leur week-end, voire leurs vacances entières. On va au « onsen » en famille, entre amis… Quand on y va avec un client ou un fournisseur, cela porte un nom : « hadaka no tsukiai » ou « la communion dans la nudité ». En effet, on se trouve alors dans le bain collectif, nu comme un ver, et cela permet de se montrer tel que l’on est, sans rien cacher, ce qui peut avoir un sens, d’après les Japonais, si l’on veut bâtir une relation professionnelle dans la transparence.

Ici, près du lac Tazawa, le plus profond du pays, je fais « hadaka no tsukiai » avec Koichi Fujiki, fabricant de boîtes à thé. Nous avons envie de travailler ensemble, pour longtemps, dans la confiance, c’est-à-dire en ne se cachant rien. Voilà qui est fait !

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L’art délicat de fabriquer une boîte à thé en cerisier

7 mai 2010
L’art délicat de fabriquer une boîte à thé en cerisier

 

Lors de mon récent périple au Japon qui m’a conduit du nord de Honshu à l’extrême sud de Kyushu, je me suis rendu pour la première fois dans une ville ravissante, nichée au plus profond de montagnes recouvertes de forêts. Cette ville s’appelle Kakunodate. Elle se situe du côté d’Akita (je le précise pour ceux qui, comme moi, aiment mettre leur nez sur une carte et rêver en suivant du doigt des routes imaginaires).

A Kakunodate se perpétue la tradition du travail sur bois. Mais pas de n’importe quel bois ! Ici on ne s’occupe que du cerisier. On sculpte des objets dans son écorce, ou encore on transforme cette belle écorce en une feuille aussi souple et fine qu’un précieux parchemin que l’on vient ensuite plaquer sur l’objet désiré : une boîte à thé, par exemple.

Il s’agit d’un travail lent et soigné : on ne prélève l’écorce – à dix mètres de hauteur au moins – qu’après la saison des pluies, avant de la faire sécher pas moins d’un an ! Cela laisse le temps de bien réfléchir à ce qu’on va en faire…
A l’aide d’un petit fer à repasser cette ouvrière appuie avec soin sur l’écorce dont elle a enduit le verso afin qu’elle adhère parfaitement au corps de la boîte à thé. Au préalable elle a bien sûr poli l’écorce avec un soin immense, doucement, d’un mouvement répétitif exercé avec la lame d’un couteau, afin de lui donner une souplesse étonnante.

Je l’observe avec admiration, dans le silence de son atelier. La boîte à thé achevée, elle la caresse devant moi, me la tend avec une discrète fierté et je pense au beau thé vert japonais pour lequel elle constitue un écrin idéal.

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Au Japon, la récolte du thé est bien tardive

4 mai 2010
Au Japon, la récolte du thé est bien tardive

J’étais ces jours-ci du côté de Shizuoka, principale région productrice de thé du Japon. J’ai pris cette photo à Tawaramine, l’un des lieux de culture les plus prisés. Au-delà des rangées de théiers à la courbure harmonieuse, on aperçoit la ville de Shizuoka qui s’étale au bord du Pacifique.

Les fermiers de Tawaramine, à l’instar de ceux des autres montagnes environnantes (Asahina, Hirayama… ), n’ont pas trop à se plaindre cette année. Certes la récolte du thé est fortement retardée du fait d’un mois d’avril particulièrement froid, et les pousses montrent seulement le bout de leur nez. Mais ils échappent au désastre qui touche leurs collègues situés sur le plateau de Makinohara : à cause d’une altitude plus basse, d’un printemps précoce suivi d’un violent coup de froid, les théiers ont tout simplement gelé, si bien que la production de thé est en partie compromise pour eux.

Décidément, de Darjeeling à Shizuoka en passant par le Yunnan, l’Anhui, le Zhejiang, le Fujian, les récoltes sont bien tardives cette année.

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Le petit train de Darjeeling arrive… et c’est la pagaille !

30 avril 2010
Le petit train de Darjeeling arrive… et c’est la pagaille !

Le petit train de Darjeeling à une particularité : il se permet de traverser la route à de multiples reprises. Comme il avance lentement il provoque d’inévitables bouchons, pour le plus grand bonheur des touristes qui peuvent alors le photographier à leur aise.
Cela me plait que ce petit train use de la même familiarité avec mon texte qu’il en use avec la route, et qu’il passe en travers de mon récit quand bon lui chante. Comme nous lui devons la priorité nous stopperons net pour lui laisser la politesse.

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La belle terre d’origine du Grand Yunnan Imperial

27 avril 2010
La belle terre d’origine du Grand Yunnan Imperial

Le Yunnan est connu pour ses terres rouges qui ont la propriété d’être très fertiles. L’agriculture, comme ici, le thé, est l’une des ressources principales de cette région qui borde le Mekong. Grâce à des températures clémentes et qui varient peu, des thés comme le Grand Yunnan Impérial se récoltent tout au long de l’année sans différence notable de qualité.

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Une ingénieuse astuce pour bien récolter le thé

23 avril 2010
Une ingénieuse astuce pour bien récolter le thé

Dans certaines plantations de thé on utilise une longue baguette en bambou pour s’assurer d’une récolte de qualité. Sur cette photo prise dans les Nilgiri (Inde) on comprend à quoi elle sert : la cueilleuse de thé l’a posée devant elle et ne va prélever que les pousses qui dépassent. Cela évite de toucher aux feuilles de thé de la saison précédente, plus rigides, qui ne donneraient rien de bon.

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Les cueilleurs de thé s’aident de tiges en bambou

20 avril 2010
Les cueilleurs de thé s’aident de tiges en bambou

Lorsque l’on récolte les feuilles de thé, il faut bien prendre soin de ce que l’on prélève. Seuls le bourgeon et les deux feuilles suivantes sont synonymes de qualité. Parfois, pour aider les cueilleurs et cueilleuses de thé à ne pas couper un rameau de théier trop long, on leur donne une petite tige en bambou de la longueur désirée. Cela facilite le travail et leur rappelle le critère de l’excellence (ici à Namring Tea Estate, Darjeeling,  Inde).

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Je me méfie des plantations qui interdisent les photos

16 avril 2010
Je me méfie des plantations qui interdisent les photos

Il arrive que dans certaines plantations de thé on n’apprécie pas que vous preniez des photos. Parfois, comme ici à Kora Kundah (Inde du Sud), il est même indiqué que cela est interdit. En ce cas je me demande toujours ce que cela signifie. Que craint-on que je photographie ? Que veut-on ne pas me montrer ? La plupart du temps il s’agit d’une simple affirmation de la propriété, comme pour signifier que l’accès est défendu. En réalité, à Kora Kundah, je sais que je suis libre de voir ce que je veux et de photographier ce que je veux. Il s’agit même d’une très belle plantation produisant un thé de qualité, certifiée de surcroît pour sa production organique et équitable.

Je me méfie des plantations de thé dont l’accès n’est pas libre, ou bien qui interdisent les photos. Au départ je demande à me faire expliquer les raisons. Si elles ne sont pas convaincantes je fais demi-tour poliment après avoir refusé de commercer. Il ne faut jamais généraliser, mais je constate qu’au Sri Lanka cela arrive plus souvent qu’ailleurs.

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Cueillir le pu erh, un exercice bien périlleux !

13 avril 2010
Cueillir le pu erh, un exercice bien périlleux !

Près de Lincang, dans la province chinoise du Yunnan où l’on produit le pu erh, on laisse parfois grandir les théiers jusqu’à devenir de vrais arbres. On pense en effet que les feuilles de thé qui poussent sur ces théiers « sauvages » sont meilleures. La cueillette s’annonce alors périlleuse : il faut prendre une échelle, grimper dans ces arbres et récolter bourgeons et feuilles de thé tout en se maintenant en équilibre sur la cime. Impressionnant.

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Le cheval, aide indispensable pour transporter le thé

9 avril 2010
Le cheval, aide indispensable pour transporter le thé

A Ilam (Népal), on utilise de nos jours des chevaux pour transporter les feuilles de thé. Ces deux jeunes hommes ont marché pendant deux heures pour venir jusqu’à la manufacture à laquelle ils viennent vendre leurs feuilles de thé fraîches. Sur les flancs de chaque monture est accroché un sac d’une vingtaine de kilos. Il est préférable que ce long trajet n’ait pas lieu un jour de pluie, sinon la cargaison pourrait être endommagée par un tout début de fermentation.

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